Djahid Younsi, Moussa Touati et Fawzi Rebaïne se sont pressés de gagner le terrain avant le coup de sifflet. «Allo, Salam ali-koum, ça se passe bien à votre niveau. Tout le matériel est mis en place? Les bus sont disponibles, c'est bon? Il faut bien les encadrer avec les affiches du candidat, merci», dicte par téléphone un collaborateur du staff de campagne du candidat Bouteflika à un responsable local. Moins de cinq minutes, les sonneries des téléphones déclenchent. Le portable et le fixe à la fois. «Le bon de commande est prêt», répond-il brièvement sur le combiné avant de mettre le portable sur l'autre oreille. «Oui, je vous écoute, rappelez-moi dans dix minutes», dit-il, en gardant les yeux fixés sur une tonne de paperasse qui trône sur le bureau. Ça sonne sans arrêt et ça parle beaucoup des préparatifs, du programme de visites, dans les couloirs. Il est midi passé, l'heure de pause du déjeuner, mais personne ne quitte les bureaux de la permanence du candidat Bouteflika, sise sur les hauteurs du quartier huppé d'Hydra. En ce dernier jour, le staff se retrouve «au four et au moulin». Le temps consomme ses délais et le stress augmente la pression. La campagne commence dans moins de vingt-quatre heures, le personnel se plie en quatre pour contrôler sa machine. Hier, le siège est pris d'assaut par les collaborateurs et les sympathisants. Ils sont venus s'enquérir de la situation à la recherche des affiches du candidat. Sur place, le mouvement donne un avant-goût du grand cérémonial attendu. A l'extérieur, le parking affiche complet. Des véhicules de marque se bousculent créant un embouteillage. Idem, pour la direction de la communication, joignable en un quart d'heure de route. Le siège grouille de monde, pas des sympathisants mais des journalistes qui venaient prendre attache avec les responsable sur le périple électoral d'aujourd'hui. Les deux directions ont connu une journée mouvementée. C'est le cas également pour le Parti des travailleurs. Onze heures du matin, le siège provisoire de la formation est inondé de soleil. Un patio agréablement décoré de fleurs et de quelques arbres donne sur des bureaux qui ne semblent pas contenir suffisamment l'effervescence de la précampagne électorale. Un immense portrait de Mme Hanoune est fixé sur le mur intérieur de la cour qui fait face à un portail vert coiffé de fil barbelé. Véritable oeuvre d'infographie, ce portrait a été conçu par M.Nadir Djemâa. Mme Hanoune y apparaît sereine, presque triomphante, dans un ciel bleu azur. La mine resplendissante elle lance un salut une sorte d'appel au ralliement. En arrière-plan, une immense foule semble soutenir le leader qu'elle représente. Au seuil du quartier général de la première dame du Parti des travailleurs, une sommaire régie, dotée d'un moniteur de surveillance caméra, permet de filtrer les visiteurs et de communiquer avec le back-office. C'est dans cet espace qui ne désemplit pas, que M.Djelloul Djoudi, chargé de la communication et non moins directeur de campagne de la candidate a l'élections présidentielle qui nous accueille. Sur son trente et un, ce dernier est à l'aise avec les représentants de la presse nationale et internationale qui n'ont de cesse de solliciter ses services. A brûle-pourpoint M.Djelloul Djoudi fait savoir que «les cotisations des adhérents sont l'unique ressource financière qui aura permis de soutenir l'effort d'entame des joutes électorales.» Il laisse entendre que la manne des quinze millions de dinars consentis par l'Etat à son parti, ne leur est pas encore parvenue. A quelques endroits stratégiques de ce fief du PT, des écriteaux évoquent la fameuse phrase ayant servi de leitmotiv lors de la collecte des 75.000 signatures: «La souveraineté populaire est l'immunité de la souveraineté nationale, la parole est au peuple». Par ailleurs, les autres prétendants se sont empressés sur le terrain. Djahid Younsi, Moussa Touati et Fawzi Rebaïne ont été pris d'avance par la fièvre électorale. Ces derniers n'ont pas trouvé mieux que de fermer leurs permances et d'aller directement à la rencontre des citoyens. Fawzi Rebaïne était,hier, à Tlemcen, Djahid Younsi quant à lui, a choisi Blida et enfin le président du FNA a opté pour Ouargla.