Le parti d'Aït Ahmed a quelque peu laissé des plumes sur deux tableaux. Une source généralement bien informée a révélé à L'Expression que Hocine Aït Ahmed s'apprête à convoquer la direction nationale du FFS à Paris. Notre source signale que l'ordre du jour de cette réunion extraordinaire portera essentiellement sur deux points : la situation en Kabylie et les perspectives du parti après l'effondrement de l'Internationale socialiste et sa tête de pont, le Parti socialiste français aux dernières élections législatives dans l'Hexagone. Les observateurs avertis de la scène politique constatent, à ce propos, que le parti d'Aït Ahmed a quelque peu laissé des plumes sur les deux tableaux. En effet, les deux rendez-vous électoraux, algérien et français, ne semblent pas avoir réussi au FFS. Dans le premier cas, le parti n'a pas été suivi par les capitales occidentales par rapport à l'appréciation qu'il fait du déroulement du scrutin et du taux d'abstention qui, à ses yeux, invalide juridiquement les législatives en Kabylie et politiquement, dans le reste du pays. De plus, l'initiative prise par une partie des ârchs à engager le dialogue avec le pouvoir équivaut à couper l'herbe sous les pieds du FFS, qui risque de perdre son cheval de bataille. «La dissidence nationale citoyenne et pacifique», risque de ne plus être de mise. Quant au rendez-vous électoral français, le parti d'Aït Ahmed, perd, à travers la défaite des socialistes, un allié de taille dans sa stratégie d'opposition au régime algérien. Cette nouvelle donne politique, pour le moins défavorable au vieux parti d'opposition, semble le mettre en difficulté, malgré un discours qui se veut constant, en direction du pouvoir. Cependant, cet état de fait, vraisemblablement pénalisant pour le FFS, amène nécessairement à apporter certains rectificatifs dans la démarche politique de cette formation, qui semble à la croisée des chemins, d'autant que, outre la défaite historique de la gauche en France, l'Internationale socialiste n'a, pour ainsi dire, plus le même poids dans son bastion traditionnel: l'Europe. En effet, le changement de majorité se confirme d'élection en élection dans le Vieux Continent. Ce dernier prend la couleur bleue de la droite au détriment du rose de la sociale démocratie, en pleine déconfiture cette année. Cette recomposition politique au profit de la droite va perdurer au moins cinq ans. Ceci préjuge d'un avenir peu clément pour le FFS, qui perd l'essentiel de ses soutiens en Occident. La réunion extraordinaire, prévue à Paris, est d'une importance capitale au sens où elle déterminera la stratégie du parti dans les prochaines années, à la lumière des développements que connaît la scène politique nationale et internationale.