Le candidat a tranché en affirmant que le processus de Réconciliation nationale n'est pas limité dans le temps. Le candidat Abdelaziz Bouteflika a mis les points sur les «i» sur le projet de la Réconciliation nationale. Adoptant un langage très dur, lors d'un séminaire sur la Réconciliation nationale organisé hier à Tiaret, le candidat à la présidentielle n'a pas mâché ses mots pour fustiger ceux qui ont été derrière cette tragédie, à savoir les responsables politiques de l'ex-parti dissous. «Il faut qu'ils reconnaissent leurs fautes devant le peuple», a-t-il insisté sous un ton ferme sans pour autant les nommer. Plus explicite, le candidat est allé au fond du sujet pour dire: «Il faut qu'ils prononcent solennellement à partir des capitales où ils sont et d'Alger qu'ils regrettent ce qui s'est produit durant la tragédie nationale.» En délivrant ce message, M.Bouteflika invite les responsables politiques du parti islamiste à demander des excuses pour ce qu'ils ont fait subir au peuple algérien durant la décennie écoulée. «S'ils refusent de le reconnaître, ils n'ont qu'à rester chez eux loin de nous», a-t-il martelé devant une assistance importante qui l'acclamait avec force. Toujours, dans ce sens, M.Bouteflika rappelle que «ces derniers ont porté atteinte au peuple, terni l'image de l'Algérie à l'étranger, commis des crimes et fait des massacres contre femmes et enfants». Certes, le candidat a fustigé, à partir de Sétif, les responsables islamistes, mais cette fois-ci il a été catégorique dans ses propos en posant clairement les conditions quant à leur retour. Défendant avec force ce projet qui lui tient tant à coeur, l'hôte de Tiaret a esquissé les contours de sa stratégie. «Les portes de la Réconciliation nationale, de la fraternité, et de la rahma (miséricorde) demeurent toujours ouvertes», a-t-il souligné. Comme il a expliqué que le dialogue moderne ne fait pas appel à la violence. «La Réconciliation nationale est un sujet très sensible qui ne se limite pas dans le temps ou à une loi», a-t-il clarifié. «Le Dieu Tout-Puissant n'a pas décidé de mettre les gens sur la bonne voie en un seul jour», a-t-il rappelé pour fermer définitivement la porte à toute polémique quant à l'achèvement des délais d'application de la Réconciliation nationale. Par là, le candidat a voulu signifier une bonne fois pour toutes que le dialogue est ouvert et il n'exclut aucune personne de cette démarche. Ainsi, ceux qui réclament de retourner à l'activité politique n'ont qu'a reconnaître leurs fautes et demander des excuses aux Algériens. Il a cite dans ce sens, le parti du MSP comme étant un modèle de référence de la coalition gouvernementale. «Nous avons dans l'Alliance présidentielle un parti de mouvance islamiste moderne qui défend ses principes à travers le dialogue serein et logique», a-t-il expliqué. Interrogé par un vieux sympathisant sur les patriotes, le candidat a répondu immédiatement par l'affirmative: «Nous n'avons pas oublié les patriotes. Leurs droits seront garantis comme ceux des moudjahidine», a-t-il assuré en précisant: «Je ne vise pas par là à créer un autre niveau d'autodéfense, mais juste pour reconnaître ce qu'ils ont fait pour l'Algérie.» Dans ce sens, il a rendu un hommage particulier à l'Armée nationale populaire (ANP) et aux différents services de sécurité ainsi qu'aux patriotes. Durant 25 minutes de temps, le candidat n'a soufflé mot sur son programme pour le prochain quinquennat. Considérant que son programme est très clair, le candidat est passé directement au rendez-vous du 9 avril prochain pour appeler les citoyens à voter «massivement» et à exprimer en «toute souveraineté», leur choix. «Votez pour l'Algérie pour prouver au monde entier que le peuple algérien est toujours debout», a-t-il lancé en suscitant une salve d'applaudissements et de cris. «Bouteflika, notre Président», «"Tahia Errais" Rana maâk (nous sommes avec vous Ndlr)», scandaient sans cesse les sympathisants. Les participants au séminaire ont réaffirmé le soutien de l'élite algérienne au processus de Réconciliation nationale. Par ailleurs, le candidat a eu droit à deux bains de foule à Tiaret et Tissemsilt. Dans les deux villes, la population lui a réservé un accueil particulier sous les rythmes de la zorna, du baroud et des youyous. Que ce soit à Tiaret où à Tissemsilt, des jeunes des vieux, des femmes et même des bambins sont venus en force à la rencontre du candidat.