Selon le rapport, dans plusieurs cas, les forces israéliennes «n'ont pas autorisé l'évacuation de civils blessés et ont laissé des civils sans nourriture pendant des périodes considérables». Une ONG israélienne a accusé hier l'armée israélienne d'avoir violé le code d'éthique médicale lors de son offensive à Ghaza (27 décembre-18 janvier), en entravant l'évacuation de blessés et en attaquant des secouristes palestiniens. L'ONG Médecins pour les Droits de l'Homme (PHR) a affirmé dans un rapport que «durant le conflit à Ghaza, les soldats israéliens ont violé de façon répétée l'éthique de l'armée et les droits humanitaires de base, d'une manière qui soulève des suspicions de violation de la loi internationale concernant les blessés et la sécurité des équipes médicales». Selon le rapport, dans plusieurs cas, les forces israéliennes «n'ont pas autorisé l'évacuation de civils blessés, bloqués (sur les champs de bataille) pendant plusieurs jours, et ont laissé des civils sans nourriture et sans eau pendant des périodes considérables». «Il ressort de ces incidents que l'armée a non seulement empêché l'évacuation de familles assiégées et blessées mais a aussi interdit aux équipes médicales palestiniennes de les atteindre». Selon PHR, 16 secouristes palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et 25 autres blessés en accomplissant leur travail durant l'offensive. Durant la même période, l'armée israélienne a attaqué 34 établissements médicaux, dont huit hôpitaux et 26 dispensaires, a ajouté l'ONG. Ces actions constituent une violation «du code éthique dans la lutte contre le terrorisme» adopté par l'armée israélienne en 2004 et les préceptes de la loi internationale interdisant les attaques contre les établissement médicaux en temps de guerre, affirme PHR. Le président de PHR, Dani Filc, a appelé à une «enquête neutre» sur ces violations. Réagissant au rapport, l'armée a souligné dans un communiqué que les «allégations» de PHR avaient déjà fait l'objet d'un recours présenté par l'ONG à la Cour suprême, et que cette dernière l'avait rejeté. L'armée a néanmoins mené sa propre enquête sur la question et entend en publier les conclusions lorsqu'elle sera achevée, ajoute le communiqué. Tsahal a aussi accusé les combattants palestiniens du Hamas à Ghaza de s'être servis durant le conflit «de véhicules, d'établissements et d'uniformes médicaux pour dissimuler et camoufler des activités terroristes». Jeudi dernier, des organisations israéliennes de défense des droits de l'Homme avaient réclamé une «enquête indépendante» sur les «crimes de guerre» de l'armée israélienne à Ghaza à la suite de nouveaux témoignages de soldats sur des tirs contre des civils. Le chef d'état-major de l'armée a, lui, défendu hier l'institution militaire, affirmant qu'il s'agissait de cas «isolés». «Je ne crois pas que les troupes israéliennes ont porté atteinte à des civils palestiniens de sang froid», a déclaré le général Gabi Ashkenazi lors d'une visite d'une académie militaire. «Attendons l'issue de l'enquête, mais mon impression est que l'armée (...) a agi avec moralité et éthique et si de tels cas se sont produits, ils étaient isolés.» A Genève, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation dans les Territoires palestiniens, Richard Falk, a réclamé une enquête sur l'offensive israélienne à Ghaza, soulignant qu'il y avait «des raisons de conclure» qu'elle constitue un «crime de guerre de la plus grande ampleur».