Est-il devenu symptomatique que les partis politiques soient confrontés à chaque fin de rendez-vous électoral à des crises internes? La crise que couve actuellement le Front national algérien (FNA) ainsi que d'autres formations le laisse penser. La crise qui a traversé ce parti quelques mois avant l'élection présidentielle refait surface. «La base militante est en ébullition», a indiqué hier le député de Tlemcen, Benhamou, qui était à l'avant-garde du vent de contestation qui a soufflé sur le parti de Moussa Touati. Ce dernier a été même destitué lors d'un congrès tenu à Hammam Righa dans la wilaya de Aïn Defla avant que le ministère de l'Intérieur ne le «replace» à la tête du parti. Joint par téléphone, M.Benhamou a souligné que la cause de cette dernière agitation est le récent traitement réservé par le président du parti Moussa Touati, à sa base en qualifiant ses militants de zéro, suite à sa déconvenue électorale. Sur sa lancée, notre interlocuteur a précisé que face à cette grave accusation, il a répondu clairement au président du parti en le remettant à sa place. «J'ai répondu qu'il est temps de rassembler les fils du parti, que la faute n'incombe pas aux militants mais plutôt à M.Moussa Touati qui n'a pas les capacités et le charisme suffisants pour se porter candidat à l'élection présidentielle du 9 avril dernier», a-t-il retorqué. Notre interlocuteur n'a en outre pas hésité de dire que le premier responsable du parti continue de se tromper de cause et il lui a conseillé de se réveiller et d'écouter la base qui est l'essence de tout parti politique. Pour M.Benhamou, l'ex-candidat, M.Touati, n'a ni les compétences intellectuelles ni le niveau culturel pour prétendre présider aux destinées de l'Algérie. M.Benhamou aurait donc préféré que le FNA présente un autre candidat plus sage et plus capable que le président candidat du parti au dernier scrutin. Ainsi, le député de Tlemcen reproche également à M.Moussa Touati la bassesse de ses discours lors de la campagne électorale où au lieu de présenter son programme il s'est contenté de critiquer son rival, ses prises de décision d'une manière autoritaire et unilatérale au mépris de la base militante et des députés. «Nous ne sommes pas capables de gérer l'Algérie car on n'a aucune expérience et le FNA est un parti jeune qu'il faut construire avec la contribution de tous ses cadres et militants pour le préparer aux échéances prochaines», a-t-il encore soutenu. Pour ce faire, notre interlocuteur propose que le parti change de stratégie et quitte l'opposition stérile et stérilisante pour se rapprocher du gouvernement afin de participer à la prise de décision qui concerne et engage le pays. Et si Moussa Touati s'oppose aux propositions de Benhamou? «Ça ne m'intéresse pas de prendre sa place au sein du parti et je ne cherche pas à lui nuire, ce qui nous intéresse c'est l'Algérie et le bien-être de l'Algérien», a-t-il tranché. Pour notre interlocuteur, les choses sont claires et est aveugle celui qui ne veut pas voir ou qui les ignore. «S'ils veulent me faire sortir du parti, ils n'ont qu'à le faire», a-t-il conclu. Mais au lieu de rectifier le tir, M.Touati enfonce le clou en jetant de l'huile sur le feu. Joint hier au téléphone pour avoir sa version des choses, ce dernier s'est refusé à toute conversation téléphonique avec la presse. Cependant, quelques phrases lui ont été arrachées. Ainsi, selon lui, M.Benhamou est un pion au FNA, qui n'a aucune prérogative pour prendre une décision qui engage le parti. «Pour moi, Benhamou n'existe pas», a-t-il conclu.