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«Les conditions de vie des citoyens se sont améliorées»
ARSLAN CHIKHAOUI, CONSULTANT ET DIRECTEUR DU CABINET NORD-SUD VENTURES
Publié dans L'Expression le 31 - 03 - 2009

L'Expression: La réunion du G20 suscite des espoirs pour un début de sortie de crise, est-ce que l'Algérie pourra bénéficier de cette éventuelle relance de l'économie mondiale?
Arslan Chikhaoui: Il faut d'abord rappeler que la crise est passée par plusieurs étapes car au début, il y avait surtout une crise systémique qui a touché le système financier. Elle était précédée par la crise de l'immobilier mais on a abouti à une crise de confiance qui s'est soldée par une crise économique. La croissance économique en 2009 ne pourra jamais atteindre 2%.
C'est encore trop faible pour pouvoir relancer la machine économique mondiale. Il faut s'attaquer à cette crise pour retrouver la confiance des consommateurs et dynamiser la consommation mondiale.
Les plans de relance économique de certains pays industrialisés, comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et les Etats-Unis vont permettre une réhabilitation graduelle de la confiance et c'est ce qu'on voit déjà à travers la réaction positive des Bourses mondiales. Ces plans de relance pourraient avoir de l'influence sur l'économie algérienne par le biais du retour à la confiance car elle est tributaire des prix des hydrocarbures.
Cette confiance permettra de dynamiser l'économie, créer de la croissance qui est actuellement de 2% et qui pourra atteindre 7% au niveau mondial en 2012/2013. Il y aura alors un nouveau climat économique pour le développement et l'investissement.
Le lien avec l'Algérie est clair car la relance mondiale permettra de disposer de la croissance. Le prix du baril de pétrole va alors forcément augmenter s'il y a une dynamique économique. Par conséquent, l'impact sur l'économie algérienne sera certainement positif car il y a une relation de cause à effet. Il faudra entre 3 à 5 ans pour réhabiliter la confiance qui permettra la relance économique.
Durant cette période, il y aura de nouveaux instruments financiers qui se mettront en place pour s'adapter à la donne actuelle.
Ce seront les nouveaux instruments de la mondialisation. Il y a eu déjà des crises financières avant celle de 1929, à savoir celle de 1832 qui a donné naissance à de nouveaux instruments pour traverser cette période. La dynamique de la gestion de cette ère est alors créée et on est exactement à la même phase car le système financier s'était déjà écroulé à l'époque.
Cela nécessite aussi que l'Etat joue un nouveau rôle dans l'économie...
Les Etats n'ont pas joué leur rôle de régulateur. D'ailleurs c'est un constat établi lors du Forum de Davos auquel j'ai assisté et qui s'est déroulé du 26 janvier au 1er février 2009. Même l'économie libérale a besoin de régulation. Il faut alors s'attendre à ce que la présence de l'Etat soit de plus en plus forte dans la sphère économique.
Est-ce que le Forum du G20 est à même de réduire les effets de la crise actuelle?
L'Algérie n'est pas invitée à prendre part à cette rencontre mais si l'on s'achemine vers la création d'un forum élargi, l'Algérie pourra y trouver sa place. D'ores et déjà, l'Allemagne et la Suisse poussent vers ce choix.
Les pays développés et les pays émergents pourront alors s'associer, car la crise ne touche pas uniquement les pays du G 8 ou du G 20 mais également ceux qui sont le moins favorisés. L'Algérie est un pays émergent et elle est en train de se doter des instruments qui font d'elle un pays émergent.
Vous avez souligné l'impact de la croissance mondiale sur la demande pétrolière, mais ce n'est pas sur ce seul produit que devra être bâtie la croissance de l'Algérie...
Aujourd'hui, le grand défi de l'Algérie est celui d'amener son économie basée sur la rente pétrolière vers une économie qui puisse créer des richesses. Cela se fait sur la base de l'industrie, de l'agriculture et de l'innovation ou encore les services.
Le défi est aussi celui de parvenir à un environnement capable de réunir les conditions nécessaires à la création des entreprises. La valeur ajoutée produite contribuera à la croissance du pays et à l'augmentation de la part de la croissance tirée du secteur hors hydrocarbures.
Dans quel contexte placez-vous la décision d'injecter un montant de 150 milliards de dollars dans l'économie?
Ce montant devra servir à poursuivre l'investissement dans la réalisation des grands projets créateurs d'emplois comme les travaux publics, l'agriculture et les infrastructures. L'autre raison qui fait que la poursuite de cette tendance est intéressante est liée à la nécessité de créer les conditions d'investissement et qui sont généralement réparties en 12 critères.
L'investissement a besoin de stabilité politique et macroéconomique ainsi que celle du marché. L'investissement est aussi attiré par une main-d'oeuvre qualifiée et peu coûteuse ainsi que par la stabilité du corpus législatif et réglementaire. N'oublions pas qu'en dehors de ces critères, les moyens de communication et de télécommunication sont tout aussi importants car ils permettent des échanges commerciaux comme c'est le cas pour les routes et les chemins de fer.
Si ces moyens n'existent pas, la création de l'entreprise sera rendue plus difficile. L'Algérie avait un retard dans ce domaine pour de nombreuses raisons mais dès que la stabilité a été retrouvée il fallait mettre en place les conditions d'investissement.
Ce sont ces critères qui font que le risque pays se trouve réduit. Sans cela, un investisseur local ou étranger n'ira pas investir dans une région enclavée. Les moyens modernes de communication sont importants pour réaliser un gain en temps, ce qui n'est pas négligeable en affaires.
Encore faut-il que la croissance escomptée soit partagée...
Par le biais de l'investissement, il y aura une distribution de la richesse et non celle de la rente. Il faut comprendre que ce ne sont pas 150 milliards de dollars qui vont régler les problèmes de l'Algérie dans leur totalité malgré les investissements induits. Ce sera plutôt l'entreprise qui pourra régler ces problèmes. Le capital investi permettra néanmoins de parvenir à la stabilité sociale.
Est-ce que cela passe par la réduction de la pauvreté qui touche actuellement 1% de la population?
Tous les systèmes économiques ont généré de la pauvreté mais il faut tendre à réduire son niveau dans la société. En Algérie, il faut savoir qu'on est en avance sur ce chapitre en comparaison de plusieurs autres pays africains. Car il ne faut comparer que ce qui est comparable. L'Algérie est un pays qui n'est pas démuni mais riche. Il va falloir pourtant passer de la distribution de la rente à celle de la richesse.
Donc un revenu par habitant de 5000 dollars par an et par habitant est une bonne performance pour l'Algérie?
A travers ce chiffre, on ne fait que rattraper le niveau existant au début des années 2000. Pourtant, il faut se souvenir qu'il y a une quinzaine d'années, le niveau de vie était largement inférieur.
Les conditions de vie se sont améliorées en Algérie car le citoyen trouve beaucoup de produits disponibles comme l'eau, même s'il y a encore des difficultés.
Il a également un accès plus facile au crédit que ce soit pour la consommation ou pour l'investissement. Nous devons faire encore des efforts pour améliorer les standards de la vie moderne pour ne pas être en décalage avec les autres nations.
Pourtant on assiste à une hausse des prix des produits de large consommation...
On revient toujours au problème de la production car tant que nous importons une grande partie de nos produits de consommation et autres en dépensant près de la moitié des recettes d'exportation des hydrocarbures, il y aura forcément un impact sur le pouvoir d'achat.
Mais la réduction des importations passe par la production locale. A cela il faut ajouter la nécessité pour l'Algérien de changer son mode et son modèle de consommation et d'éviter le gaspillage inculqué par le modèle de l'économie centralisée lorsque les prix étaient soutenus. Même si les salaires sont augmentés il
y aura toujours le même problème s'il n'y a pas de production.
L'augmentation des prix est tout de même indépendante du comportement du consommateur...
Il y a l'augmentation des intrants dans l'agriculture et le comportement des spéculateurs qui expliquent ces hausses des prix des produits agricoles. C'est l'Etat régulateur qui doit s'attaquer à la sphère des spéculateurs. Il y a aussi les crédits bancaires qui ont été très élevés.
A titre d'exemple, la régulation du marché de la pomme de terre n'est pas encore réelle, est-ce à dire que l'explication selon laquelle le récent dispositif mis en place est suffisante?
Je pense que c'est effectivement l'une des explications.
Pour rester dans le secteur de l'agriculture, est-ce que l'effacement des dettes des agriculteurs est une bonne initiative?
Cela peut avoir un effet positif si elle est accompagnée par des mesures pour s'attaquer à la sphère spéculative. L'effacement de la dette concerne uniquement l'agriculteur, mais il faut tenir compte des autres maillons de la chaîne.
Et qu'en est-il de l'industrie?
J'ai déjà souligné que la stratégie proposée est inadaptée au contexte actuel. On peut néanmoins axer les efforts de l'Algérie sur certains secteurs comme la mécanique en produisant certains éléments et les exporter comme cela est déjà le cas pour les pneumatiques, sans viser l'intégration de toute la chaîne de l'automobile.
Des stratégies sectorielles peuvent aussi viser le secteur de l'innovation et des nouvelles technologies de l'information. L'industrie parapétrolière ainsi que toutes les petites et moyennes industries sont aussi à développer.


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