Dans la vie d'une nation, une campagne électorale est toujours un événement se singularisant par des faits qui permettent à des milliers de citoyens de faire des affaires. Trouver le temps de cet événement, un emploi, une location, bref une occupation rémunérée. Et lorsque la conviction se met de la partie, le tour est vite joué. On joint alors l'utile à l'agréable. Faire une campagne électorale nécessite des moyens humains et financiers importants. Les permanences, qui ouvrent à chaque coin de rue dans nos villes et villages à l'occasion de ce scrutin, ont besoin d'un personnel et de moyens de transport. Présentement des milliers de jeunes filles ou garçons profitent de cette aubaine pour se renflouer les poches. Ce qui n'est pas sans les arranger. La direction de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika dispose de 574 permanences réparties à travers tout le territoire de la wilaya. Ce sont surtout les sièges des partis de l'Alliance et des organisations de soutien, ainsi que leurs structures respectives qui constituent la majeure partie de ces permanences. Le personnel comprend des militants et d'autres jeunes recrutés pour l'occasion. Contre une rétribution, aussi modeste soit-elle, ces recrutés conjoncturels sont hôtesses, femmes de ménage ou agents de sécurité. Roza est hôtesse à la direction de campagne de Bouteflika: «Je suis ici par conviction mais aussi pour gagner un peu d'argent pendant ces vacances de printemps» admet-elle. Djamel, jeune universitaire sans emploi, affirme: «Je sillonne les permanences en quête du moindre job contre quelques sous. Une manière de gagner ma vie en attendant mieux.» C'est ce qui s'appelle allier l'utile à l'agréable. A Tichy, c'est un particulier, chef d'établissement hôtelier, qui, profondément convaincu de l'opportunité de son apport, a ouvert, à ses frais exclusifs, une permanence. Local, personnel et toutes les actions sont à sa charge. «Je prends en charge toutes les dépenses inhérentes à la campagne et je le fais par conviction pour le candidat Abdelaziz Bouteflika», expliquait hier l'auteur de l'initiative. «Chaque soir il y a une brigade d'affichage qui prend la route utilisant des véhicules que je loue pour les besoins de la campagne», ajoute-t-il. Voilà assurément un bel exemple d'engagement actif et désintéressé. Comme lui, ils sont nombreux à mettre la main à la poche pour apporter leur contribution à une campagne que certains décrivent comme dispensatrice d'une manne financière inépuisable! Ce qui va dans le sens de ce que le directeur de campagne Omar Alilat soulignait, lors de sa rencontre avec la presse, au sujet du financement de la campagne par des particuliers anonymes ou connus, riches industriels ou petits commerçants. Un financement qui profite aussi à ces milliers de jeunes pour soulager un tant soit peu leur détresse individuelle leurs parents et en ces temps difficiles.