Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a regretté que le conflit du Moyen-Orient se soit répercuté directement sur le dialogue judéo-musulman en France. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris appelle les Arabes et les Juifs à s'unir. Dans un entretien accordé au site «Svp Israël» guide israélien du tourisme et des affaires, Dalil Boubekeur, ancien président du Conseil français du culte musulman, tout en affirmant avoir toujours gardé sa liberté d'expression, affirme avoir envers la communauté juive «une affection extraordinaire» qu'il souhaite «communiquer aux autres». Une affection lui ayant valu des hostilités de la part même de ses propres amis, notamment lorsqu'il reçut «un ancien ambassadeur d'Israël en France, et évoquer le rôle éminent de la Mosquée de Paris pour sauver de nombreux juifs durant la Seconde Guerre mondiale». D'ailleurs, il ne cache pas son admiration pour Israël. «Concernant Israël, je le vois et l'admire comme un pays en pleine expansion et qui a d'énormes possibilités grâce à l'intelligence de sa population, surtout quand on voit comment le pays a mis en valeur ses terres, en comparaison avec les terres des pays voisins...Israël est l'expression même de l'homme livré à la nature. D'où l'importance à mes yeux, de la connaissance et de l'intelligence humaines», dira-t-il à ce sujet. Alors que le nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est gardé de parler d'un Etat palestinien indépendant, Dalil Boubekeur affirme en homme de paix et de dialogue interreligieux: «Je suis convaincu que l'amitié judéo-musulmane en France peut être un exemple pour le monde entier et même pour nos frères du Moyen-Orient.» Ce conflit s'est répercuté directement sur le dialogue judéo-musulman en France, souligne Dalil Boubekeur. Concernant justement les derniers événements de la bande de Ghaza, le recteur de la Grande Mosquée de Paris n'a pas hésité à incriminer le mouvement Hamas d'être la source de ce massacre. «Je crois personnellement que lorsque des organisations comme le Hamas bombardent pendant des années le territoire d'Israël, elles suscitent forcément des réactions d'Israël et exposent les populations palestiniennes à des représailles. Ce qui est irresponsable et très dangereux.» Néanmoins, Dalil Boubekeur a omis de dénoncer cet énième massacre israélien, à moins qu'il ne soit censuré. Interpellé sur les voies à même de contribuer à instaurer la paix au Moyen-Orient, Dalil Boubekeur a préconisé un retour aux sources. «Il suffit de reprendre nos sources pour voir à quel point le Coran est apparu comme un jalon et dans le droit fil du message biblique d'Abraham ou de Moïse. C'est pourquoi, je souhaiterais aller très loin dans notre identité commune judéo-arabe. D'ailleurs, dans le Coran, il est écrit que le peuple juif est le peuple que Dieu a choisi», a-t-il soutenu. Quant à la possibilité de coexistence des deux communautés, Dalil Boubekeur rappellera: «J'ai grandi en Algérie. Je me rappelle que nous disions alors - lorsque des juifs s'installaient dans un village - que la richesse venait avec eux et que s'ils partaient, la misère revenait.» Partant de ce constat, le recteur de la Grande Mosquée de Paris révélera que «l'antisémitisme n'est pas une invention arabe mais typiquement européenne». Et de justifier, «être antisémite pour un Arabe n'a aucun sens, car ce serait pour un Sémite être contre soi-même. Juifs et Arabes sont donc amenés, par la nature des choses, à se tenir la main». Enfin, Dalil Boubekeur révèle avoir été plusieurs fois invité en Israël sans être allé car «je dois auparavant convaincre ma communauté de l'intérêt de ce voyage», conclut-il.