Pour M. Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, “le traité d'amitié est une question de temps, car il est nécessaire et servira les intérêts des deux rives. Ce que je peux vous dire, c'est que les Algériens vivant en France n'attendent que ça”. Le patron de la Grande-Mosquée de Paris s'exprimait ainsi, jeudi dernier, à Constantine à l'occasion du séminaire sur le dialogue des civilisations et des religions, organisé par le CRI (Club de réflexion et d'initiative), sous le patronage du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. La rencontre a réuni plusieurs hommes de lettres et de sciences, musulmans, chrétiens et juifs, mais également des personnalités influentes, à l'image du recteur de la Grande-Mosquée de Paris, M. Dalil Boubakeur et le rédacteur en chef du quotidien Libération, M. Jean-Luc Allouche. M. Dalil Boubakeur, avant de lancer cette sentence sur la très sensible question du traité d'amitié, a salué l'initiative d'organiser la rencontre qui s'inscrit, selon lui, dans “l'engagement indéfectible de l'Algérie dans la discussion entre les cultures et des civilisations du monde entier”. Un engagement pris, toujours selon le recteur de la Grande-Mosquée de Paris, par le président Bouteflika devant les autorités du Vatican. D'ailleurs, le recteur n'a pas caché son ambition de voir la Grande-Mosquée de Paris devenir une interface entre les différentes religions. Pour le conférencier, “il est plus que nécessaire d'engager le dialogue avec les nations, afin de lever l'amalgame à propos de l'islam et de l'intégrisme qui s'est installé dans les pays occidentaux, tout de suite après le 11 septembre 2001”. Poussant plus sa négation du conflit entre civilisations, M. Dalil Boubakeur, en évoquant la guerre de Libération nationale, précisera que celle-ci n'était pas une guerre de religions, de pouvoir ou de cultures, mais une guerre de dignité. “On nous traitait d'indigènes. Cette guerre a permis l'émergence et la reconnaissance de la dignité humaine.” Lynda Nacer