Un précédent round de pourparlers entre le Hamas et le Fatah avait été suspendu le 19 mars en raison de désaccords persistants sur différents points. Les deux rivaux palestiniens, le Fatah et le mouvement islamiste Hamas, tentent à nouveau (depuis hier au Caire) d'aplanir leurs différends, alors qu'Israël s'est doté d'un nouveau gouvernement de droite. Une réunion entre les deux délégations a eu lieu dans la matinée d'hier sous le patronage du chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, a rapporté l'agence égyptienne Mena. La formation d'un gouvernement d'entente, la refonte des services de sécurité, le système électoral et l'avenir de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sont au centre des discussions, selon la Mena. Le Fatah et le Hamas sont en conflit depuis que ce dernier a violemment pris le contrôle de la bande de Ghaza en juin 2007, mettant en déroute les services de sécurité fidèles à M.Abbas. Ce coup de force est survenu après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne entre le Fatah et le Hamas, parti majoritaire au Parlement palestinien. La délégation du Hamas comprend des responsables de l'intérieur -de la bande de Ghaza- comme de l'extérieur -en exil à Damas-. Présidée par Moussa Abou Marzouk, le numéro deux du bureau politique, elle compte également Mahmoud Zahar, Khalil al-Haya et Emad al-Alami. Celle du Fatah est présidée par Ahmed Qoreï. En font aussi partie Nabil Chaath et Azzam al-Ahmad. Un précédent round de pourparlers entre le Hamas et le Fatah avait été suspendu le 19 mars en raison de désaccords persistants sur différents points. Un haut responsable égyptien non identifié, cité par la Mena mardi, a appelé Fatah et Hamas à «se montrer à la hauteur de leurs responsabilités (...) et à s'élever au-dessus des (querelles) partisanes et de la lutte pour le pouvoir». «L'Egypte invitera le reste des factions (palestiniennes) s'il y a une percée dans les pourparlers», a-t-il ajouté. Ces factions participent depuis le 10 mars au Caire à un cycle de réunions de réconciliation à travers cinq commissions, en vue de la formation notamment d'un gouvernement d'entente nationale. Les commissions portent sur la création de ce gouvernement, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives. De l'issue du processus de réconciliation dépend aussi la reconstruction de la bande de Ghaza, dévastée par l'agression israélienne du 27 décembre au 18 janvier. Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Ghaza passe par lui. La communauté internationale a promis le 2 mars en Egypte 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l'économie palestinienne. Le nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a pris ses fonctions hier à la tête d'un gouvernement de droite, a affirmé dans son discours d'investiture que son cabinet agirait pour la paix. Mais il s'est gardé d'évoquer l'avènement au côté d'Israël d'un Etat palestinien, qui figure au coeur des efforts de paix depuis des années. «Benjamin Netanyahu n'a pas accepté la solution des deux Etats ou les accords déjà signés et ne veut pas arrêter la colonisation. Cela est évident», a affirmé M.Abbas, dans un entretien publié par l'agence palestinienne Wafa. «Nous devons dire au monde que cet homme ne croit pas à la paix. Il faut mettre la balle dans le camp du monde entier pour qu'il fasse pression sur lui (...)», a-t-il encore dit.