L'objectif et la stratégie restent les mêmes: promouvoir le plan de large autonomie marocain tout en tentant de diaboliser l'Algérie. La diplomatie marocaine donne des signes évidents d'essoufflement. Elle est au bout du rouleau. Elle fait appel à des «seconds couteaux» à travers l'association le Sahara marocain (ASM) ainsi que le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes qui lui ont prêté allégeance. Ils ont pour mission de convaincre la communauté internationale du bien-fondé du plan de large autonomie concocté par le pouvoir marocain pour le peuple sahraoui sevré de liberté, tout en désignant les Algériens comme responsables de l'impasse dans laquelle se trouve le confit du Sahara occidental qui oppose depuis trente-quatre ans le Royaume du Maroc au Front Polisario. «Je leur demande (aux Algériens) de cesser de perturber la marche du développement du Maghreb arabe et d'arrêter de saper toute initiative de construire notre avenir commun», a déclaré Hibato Malainine Al Abadila, membre du Conseil consultatif royal pour les affaires sahariennes, lors d'une conférence qui s'est tenue il y a près d'une semaine à Bruxelles. Cet émissaire fantoche qui a prêté allégeance au trône marocain a appelé l'Union européenne à «soutenir l'initiative marocaine d'autonomie comme seule solution réaliste et réalisable», en ce qui concerne la question du Sahara occidental, selon l'information rapportée par l'agence officielle marocaine MAP le 31mars 2009. «Nous voulons transmettre un message à l'Union européenne...pour qu'elle soutienne la solution de la raison et de l'avenir, celle de l'autonomie régionale», a tenu à souligner Hibato Malainine, un des principaux agitateurs du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes conçu sur mesure pour les «ralliés et les supplétifs» de la cour royale marocaine. Leur tactique et leur stratégie n'ont pas changé. Leurs cibles favorites toutes désignées: l'Algérie et les Sahraouis qui ont trouvé refuge à Tindouf. Ceux-là mêmes qui ont été depuis un certain temps qualifiés de «séquestrés». C'est la nouvelle trouvaille du pouvoir marocain, fabriquée et cousue de fil blanc par ses services. Jetée en pâture et taillée sur mesure pour ses laquais, ils ne se font guère prier pour en faire la propagande au risque de se ridiculiser. C'est ainsi qu'un représentant d'un ombrageux comité spécial chargé du Sahara marocain (Cscsme) a également appelé l'Union européenne à «exercer des pressions sur l'Algérie, principal responsable de ce drame humain». La réponse adéquate à ces élucubrations est venue du président de la République sahraouie. «Devant la situation préoccupante de nos populations civiles, objet d'une politique de répression et d'intimidation systématique de la part des forces d'occupation marocaines, nous vous demandons d'user de votre influence et de votre pouvoir pour nous aider à rétablir la justice et le droit au Sahara occidental», a écrit dans un message adressé à Mme Pillay, Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Mohamed Abdelaziz. Mohammed VI qui se prépare à un 5e round de négociations avec les représentants du Polisario, qui peut s'avérer décisif, a sans aucun doute encore plus d'un tour dans son sac pour tenter de retarder l'accession du peuple sahraoui à son indépendance.