L'artiste nous revient cette fois-ci, avec de beaux textes de notre intarissable patrimoine culturel, mais aussi avec toute la finesse d'un parler très sage. Après l'agréable surprise de son succès auprès du public pour son premier album Echebka, où il a occupé la première place durant des semaines au Hit Parade de la radio El Bahdja, ainsi que pendant la tournée organisée dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe», qu'il a effectuée à travers les villes de l'intérieur du pays, cet artiste discret, a décidé de sortir de l'anonymat pour se faire une place sur l'échiquier artistique. Connu pour sa culture musicale, chantant toujours avec la même conviction pour la mère patrie, laissant les fans bercés par les inflexions, Rachid nous revient cette fois-ci avec un bouquet de titres, de beaux textes de notre intarissable patrimoine culturel. Aussi avec toute la finesse d'un parler très sage, avec un mode musical lié à une sorte de nostalgie et de tristesse, associé à un ensemble d'expressions plus complexes qui varient considérablement selon la couleur, l'ambiance ou l'état d'esprit, mais qui termine bien sûr, avec une certaine énergie, de la joie et de l'allégresse. Dans ce nouveau-né intitulé D'zaïr, Rachid Khali donne à lire une critique dense et ramassée de cette notion et de son usage. Le texte est complété par des illustrations propres à séduire un public plus large, abordant déjà partiellement le sujet, mais dans une présentation plus réconciliatrice et réunificatrice. Sa réflexion, principalement centrée sur une Algérie en tant que patrie, s'est progressivement étendue, par une capillarité des comparaisons à d'autres périodes, en d'autres lieux, jusqu'à la guerre de Libération et la tragédie nationale. En ce qui concerne les versions instrumentales, Rachid a eu bien du mal à nous les justifier. Après coup, il nous explique que l'idée de départ était de réaliser ce single et que celui-ci avait quelque peu gonflé en cours d'élaboration. Il n'en demeure pas moins que le produit est de qualité. D'ailleurs, un bon nombre de musiciens a été sollicité pour mettre sur pied ce nouvel album, ce qui prouve que ni les efforts ni les moyens financiers n'ont été lésinés pour relever ce défi. A cet effet, des sections musicales, cuivre, violons et guitares sèches étaient de la partie. Rachid Khali, de son vrai nom Rachid Kraïmèche, est né en 1966 dans un quartier de la basse Casbah d'Alger. Il commence sa carrière artistique en 1971 à l'école de musique andalouse, qu'il quitta en 1986. En se frottant aux grands noms du milieu artistique il a réussi à peaufiner ses différents talents grâce à ses capacités d'assimilation et à ses dons multiples en la matière. Il a participé à de multiples concerts à l'échelle nationale et internationale, sa première prestation fut en 1983 à Paris. Ensuite, l'Allemagne, le Portugal, les Etats-Unis, l'Italie, la Russie... en imitant le grand maître, le défunt Hadj El Hachemi Guerrouabi. Comme souvent dans ses chansons, l'artiste nous réserve des surprises en perspective et une occasion, encore une fois, de renouer avec un patrimoine musical à la richesse et à la saveur irrésistibles.