Certains aspirent au changement et les moins optimistes pensent que le vote n'apportera rien de plus. Si d'apparence la campagne électorale ne semble pas enthousiaste, les Constantinois ne sont pas totalement désintéressés a en croire des témoignages recueillis dans les plus vieux quartiers de la ville. A Aouinet El Foul, par exemple, beaucoup attachent de l'importance à la prochaine élection présidentielle dans la mesure où, selon eux, «c'est un tournant décisif dans l'histoire politique du pays». Certains aspirent au changement et les moins optimistes pensent que le vote n'apportera rien de plus. Dans ces quartiers, des portraits géants, notamment du candidat indépendant Bouteflika et de Louisa Hanoune sont venus ajouter au décor quelques couleurs comme pour rendre un peu de vie aux nombreuses façades décrépies. Le plus frappant, est le fait que ce sont les portrait parfois en papier, parfois en toile du président sortant qui sont omniprésents. Cela est dû à l'activité des associations, organisations et autres personnes qui le soutiennent pour un troisième mandat. Et cela ne serait pas maladroit de dire qu'un nouveau fait a été observé au cours de cette campagne: habituellement, des jeunes adolescents s'amusent à arracher des murs tout portrait. Les choses sont différentes cette fois-ci. Toutes les portraits sont restés intacts. Pour les Constantinois, du moins la majorité, il s'agit d'une prise de conscience de l'importance de cette élection que veulent vivre les Algériens dans des conditions sereines. «J'ai toujours voté et j'irai voter ce 9 avril comme d'habitude, c'est mon droit et je ne le raterai pas», a déclaré un ancien moudjahid que nous avons abordé, dans la rue. Alors qu'un jeune souligne: «J'irai peut-être voter car je n'ai aucune raison pour ne pas aller au rendez-vous du 9 avril.» Un autre jeune universitaire dira: «J'ai décidé d'aller voter rien que pour répondre au geste irresponsable manifesté par le RCD. Que les choses se déroulent normalement.» Dans ce même contexte, une mère de famille n'appréciant guère le drapeau noir accroché par le RCD dans son siège, indique: «C'est absurde de la part d'un parti politique qui milite pour les principes sacrés de la démocratie. C'est totalement illogique et ça va à contre-courant de la volonté des citoyens qu'on vient de gifler et auxquels on veut imposer une idéologie parfaitement détestable et révoltante.» Accosté au coin de la rue, un père de famille a accepté gentiment de répondre. «Je trouve que cette campagne n'a pas été à la hauteur, je ne dirai pas qu'elle est médiocre, mais passable et répond moins aux attentes des citoyens, je tiens à préciser que je parle de l'ampleur de la campagne et de la compétition des programmes, cependant ça ne m'empêchera d'aller voter et je le fais pour mon pays uniquement...» Et pour finir avec les témoignages, c'est un commerçant que nous avons accosté: «Personnellement, le centre de vote n'est pas très loin de mon lieu de résidence, je voterai certainement, mais je pense que dans mon entourage, certains ne vont pas le faire par lassitude....» Ainsi, c'est dans une atmosphère de bataille d'idées qu'aura lieu l'élection du 9 avril. Si certains seront au rendez-vous par un geste de spontanéité, d'autres c'est par conviction. Il reste maintenant à vérifier le taux de participation.