Décidément, les prix du pétrole continuent de jouer au yo-yo et avec les nerfs des pays exportateurs. Tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Hier, les prix se sont repliés à New York dans un marché où la moindre nouvelle se fait désirer. Le baril de Light Sweet Crude pour livraison en mai s'échangeait à 50,57 dollars en baisse de 1,94 dollar par rapport au cours de clôture de vendredi. Certes, par rapport à février dernier où il coûtait 35 dollars, le prix a fait un bond de 50% mais demeure loin des aspirations des membres de l'Opep qui tablent sur une moyenne de 70 dollars le baril. «Pour que les prix progressent encore, il faudrait vraiment une réduction significative de l'Opep et d'autres pays non membres», a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, qui n'attend «plus qu'une légère progression sur les prix en moyenne sur l'année». Tandis que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a estimé difficile dans «la conjoncture une augmentation du prix du baril de pétrole en raison du recul de la demande mondiale». D'autant que le dollar se reprenait par ailleurs face à l'euro, ce qui pénalisait les échanges. Ainsi, cette tendance haussière est due au succès du sommet du G20, et à la diminution de l'offre de pétrole sur le marché. En outre, comme l'a souligné Chakib Khelil, «le respect des quotas a permis de stabiliser le prix du brut sur le marché international.» Et d'ajouter dans ce sens: «Le respect des décisions prises concernant les quotas de production par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est satisfaisant.» Par ailleurs, M.Khelil se veut réaliste du fait que les prix du baril ne pourraient dépasser la barre de 55 dollars suite à la profonde crise économique qui secoue le monde. «Nous ne pouvons pas ignorer l'existence d'une crise financière mondiale dangereuse qui s'est répercutée sur la demande de pétrole aussi bien aux Etats-Unis, qu'en Chine et en Europe (...) Mais le maintien du système actuel des quotas pourrait amener à un retour vers un prix entre 50 et 55 dollars le baril» a argué, le ministre de l'Energie et des Mines. Dans ce même volet, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Abdallah El Badri a estimé quant à lui que «les pays de l'Opep peuvent peut-être vivre avec un prix entre 40-50 dollars le baril suite à la sévérité de la crise financière internationale». A présent, le monde est dans l'expectative d'une éventuelle relance de l'économie mondiale. Toutefois, l'incertitude règne sur l'impact des actions décisives et les moyens mis en oeuvre par les grandes puissances afin d'aboutir à une sortie de ce marasme mondial.