Après 17 ans de pluralisme, les partis politiques qui crient à cor et à cri contre le système mis en place, ont perdu la bataille. Rien ou presque, sont les deux vocables pouvant servir de réponse à une question d'une telle pertinence. Au lendemain des résultats de l'élection présidentielle, l'ensemble des partis de l'opposition semblent ne plus avoir la force ni le courage politique de se (re) faire une santé. Evincée, éclipsée par le score record (90,24% des suffrages exprimés) obtenu par Abdelaziz Bouteflika, pour un troisième mandat présidentiel, cette entité politique a subi une raclée qui restera gravée dans les annales de l'histoire et de la politique du pays. Les chiffres sont en leur défaveur. Aucun parmi eux n'a atteint son objectif. Les discours des différents leaders de ces formations politiques n'ont pas été convaincants. Le Parti des travailleurs (PT) mené par une «Dame de fer» pourtant infatigable, retourne bredouille après l'annonce officielle des résultats par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni. Seules 604.258 voix, soit 4,23%, d'Algériens ont cru au programme de Louisa Hanoune et en ses promesses. Elle qui se voulait la première dame à prendre en main les destinées du pays, a vu son rêve s'écrouler comme un château de cartes. Même si le nouveau repositionnement dans la carte politique du pays lui est favorable, la militante trotskiste n'a glané qu'une «poussière» du taux global et elle est devancée par «son» président, de 86%. Enorme! Est-ce là une opposition? Absolument pas. Pourquoi cette dégringolade? Voulant changer le fond de son discours, la porte-parole du PT n'a fait que perdre de sa crédibilité. Le Front national algérien (FNA) dirigé par Moussa Touati a, lui aussi, confirmé son statut de «lièvre» qu'il a toujours refusé. 330.570 électeurs uniquement, soit 2,31%, lui ont accordé leurs voix. La volonté et l'ambition n'ont pas suffi. Il aurait fallu d'autres facteurs pour pouvoir mobiliser les foules. Et c'est là assurément que le FNA a failli. Le nombre de voix que chaque parti de l'opposition a voulu obtenir, n'a pas été en fin de compte atteint par l'ensemble de ces formations. Gravissime. Ces partis d'opposition ne se sont-ils pas entendus pour ne pas s'entendre? Fort probable! Le pôle démocratique, à titre d'exemple, auquel ont pensé certaines formations politiques afin de constituer un vrai socle, notamment en ce genre de scrutin, n'était qu'un voeu pieux. Pour divergence d'idées, celle de leadership étant la première, il s'est avéré irréalisable. A quand une vrai opposition dans notre pays? Le climat régnant au sein des partis de cette obédience est si entaché par certains agissements qu'il est difficile d'y répondre. La gravité de pareille situation inquiète à plus d'un titre. Pour le pays et pour ces formations. Après 17 ans de pluralisme politique, les partis politiques qui crient à cor et à cri contre le système mis en place, ont perdu la bataille. Et la guerre, semble-t-il. Y a-t-il d'autres explications à donner à l'échec de ces dirigeants qui n'arrivent pas à dire «basta» à un système qui les dérange, si ce n'est un aveu d'impuissance? Quel paradoxe que celui de monter au créneau contre le gouvernement alors que l'on est dans l'incapacité de recueillir un nombre raisonnable de voix d'électeurs? Durant cette échéance électorale, les opposants ont livré une piètre prestation, en termes politiques. Les Fawzi Rebaïne et Djahid Younsi, activant également dans le camp de l'opposition, n'ont pas atteint les 2%, réunis. Maintenant que le scrutin a connu son épilogue et que Bouteflika est réélu à une majorité écrasante, les formations de l'opposition doivent se chercher des solutions. Le vieux parti d'opposition, le FFS, se présentera-t-il un jour à l'élection présidentielle ou continuera-t-il à briller, comme à l'accoutumée, par le boycott? Abdallah Djaballah, ancien président d'El Islah, refera-t-il surface sur la scène politique? Des questions qui restent en suspens. Mais s'il y a une chose à retenir, c'est que ces formations ne figurent plus sur le champ de bataille.