Pauvre citoyen obligé de payer la facture de l'incivisme de ses propres représentants au Parlement. La fièvre des législatives est passée. La vie reprend son cours. La ville s'est réveillée crasseuse. L'affichage sauvage qui a fait rage et défiguré la ville de Annaba, n'était qu'une autre preuve de l'anarchie qui a caractérisé la campagne électorale du 17 mai. Certains candidats ne se sont pas gênés pour placarder partout leur portrait. Rien n'a été épargné. Les murs des édifices, les panneaux destinés à cet usage, tout était passé. Les candidats n'ont pas lésiné sur les moyens pour un taux d'abstention des plus bas laissant derrière eux, une ville sale. Pourtant, les candidats ont été mis en garde contre les dérives. Mais certains se sont cru au-dessus de la loi. Aussi, ce n'est pas en décrochant un siège à l'APN, que l'on est déjà un politique. Un politicien se doit de veiller à la sauvegarde de l'environnement de la région qu'il est censé représenter. Aujourd'hui, le Conseil constitutionnel a confirmé le verdict des urnes. Passée la fièvre des législatives, les élus se terrent dans leurs bureaux, laissant derrière eux, les séquelles d'une campagne de clochardisation. La Coquette, jadis attrayante, agresse aujourd'hui le regard des visiteurs. Avec la saison estivale qui approche à grand pas, la première vitrine d'Annaba, en l'occurrence le Cours de la Révolution, est toujours couvert de portraits des candidats. Les murs des immeubles et les colonnes des arcades sont souillés par l'affichage anarchique et des graffitis de différents sigles de partis. Annaba présente aujourd'hui une image repoussante comme si elle aurait subi un cataclysme. La faute revient aux candidats à la députation. Bien que les espaces réservés à l'affichage lors de cette campagne électorale aient été installés par l'APC, aucune formation n'a respecté les mesures d'usage, ignorant ainsi les lois régissant le sujet. Cela dit, comment des candidats à l'APN peuvent-ils représenter le peuple, si eux-mêmes ignorent le respect des lois? Aujourd'hui, le nettoyage des façades, publiques et privées, va incomber aux citoyens. Puisque les pouvoirs publics vont puiser dans la fiscalité imposée aux contribuables pour payer la facture du nettoyage. Quelle ironie! Pauvre citoyen obligé de payer seul la facture de l'incivisme de ses propres représentants au Parlement, ignorant, ceux qui les ont aidés à mettre le pied à l'étrier.