Le prochain Exécutif sera composé majoritairement de jeunes technocrates à la réputation bien établie. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présentera demain sa démission au chef de l'Etat. Lundi, le chef de l'Etat dévoilera la liste des futurs ministres du nouveau gouvernement Ouyahia. Le Président Bouteflika avait annoncé la couleur lors de son discours d'investiture, en déclarant associer à la gestion publique «toutes les forces vives de la nation». Dans cette perspective, il avait affirmé que l'Algérie «a besoin de toutes les compétences qu'elle recèle, de tous les dévouements et de toutes les énergies laborieuses dont elle est capable». Le chef de l'Etat pense toujours à l'ouverture du gouvernement à la société civile et envisage des «ministres en mission», révèle une source au fait des «grands bouleversements» qui se préparent à l'ombre du Palais d'El Mouradia. «De nouvelles têtes feront leur entrée dans le prochain gouvernement» affirme cette source. Selon son ampleur, il sera qualifié de politique, lorsqu'il est important, ou de technique, lorsqu'il est plus réduit. Souvent, le remaniement a une portée plus grande et peut concerner un nombre important de membres du gouvernement. Il se produit soit lorsque le gouvernement est en place depuis plusieurs années et que le besoin d'un changement semble avéré, soit lorsque le gouvernement essuie de fortes critiques de l'opinion publique. L'ampleur des changements est alors importante et fortement médiatisée afin d'adresser un message de renouveau aux observateurs nationaux et étrangers. En clair, la coalition présidentielle (FLN, RND et MSP) perdra énormément au change. C'est tout juste si le président Bouteflika «consentira à leur céder deux siéges chacun» ajoute notre source. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, aurait proposé huit noms de ministres au chef de l'Etat pour intégrer la nouvelle équipe gouvernementale, a-t-on appris d'une source interne du parti. Selon la même source, aucun nom de ministres actuels ne figurent sur cette liste. La raison : le chef de l'Etat aurait exigé que ces personnalités ne soient pas très connues du grand public mais, en revanche, doivent posséder un bagage universitaire avéré.