Des personnalités politiques et des notables de la région attendent à ce que la région soit représentée au niveau des institutions de l'Etat, notamment le gouvernement. «Ce que le président Bouteflika a concrétisé comme acquis pour la revendication amazighe n'a pas été enregistré en 2000 ans», souligne Mohand Akli Haddadou, docteur d'Etat en langue et culture amazighes et auteur d'une dizaine d'ouvrages sur Tamazight. Interrogé sur ce qui peut être espéré pour les cinq prochaines années, puisqu'il a soutenu la candidat Bouteflika, notre interlocuteur évoque d'abord la création d'une académie de langue amazighe telle que promise par le Président Bouteflika lors de sa campagne. Notre interlocuteur, qui est aussi professeur au département des langue et culture amazighes à Tizi Ouzou, a souligné que depuis la constitutionnalisation de la langue Tamazight comme langue nationale, d'autres mesures très importantes et concrètes ont suivi, notamment le lancement d'une chaîne de télévision étatique en Tamazight. M.Haddadou se montre extrêmement optimiste quant à l'avenir de cette langue pour les cinq prochaines années, lui qui est bien placé pour faire des pronostics, du fait qu'il baigne dans ce domaine depuis au moins vingt ans. Pour notre interlocuteur, depuis 2003, tamazight a réalisé une avancée extraordinaire. L'Algérie est ainsi le premier pays maghrébin et même dans tout le monde arabe à avoir constitutionnalisé une deuxième langue comme nationale. S'il est vrai que Tamazight n'a pas encore la place qui devrait être la sienne, il n'en demeure pas moins que grâce à toutes les mesures prises par Bouteflika, toutes les conditions ont été réunies pour un règlement définitif de la revendication berbère. La concrétisation d'une académie amazighe est, aux yeux de M.Haddadou, une étape importante qui permettra de traduire dans les faits la constitutionnalisation de la langue en tant que langue nationale. L'attente est donc grande de voir le processus de réhabilitation de la langue et culture berbères se poursuivre. Mais il faut dire qu'il y a d'autres attentes autres que linguistiques. Sur le plan économique, la région de Kabylie connaît un retard considérable en matière de développement. Beaucoup de choses sont en effet, souhaitées par les populations. Une relance de l'économie est une priorité avec comme urgence la création d'emplois, car le chômage dans la wilaya de Tizi Ouzou bat tous les records particulièrement depuis 2001 où même les entreprises importantes qui employaient des milliers de personnes ont été contraintes de se délocaliser. Depuis cette période, l'investissement dans la région fait peur aux hommes d'affaires qui craignent qu'à tout moment, ils se lèveraient le matin et trouveraient les routes barricadées. Les efforts déployés pour recouvrer la stabilité doivent maintenant redonner confiance aux investisseurs. Saïd Lakhdari, mouhafedh et député FLN, contacté hier dans son bureau, n'a pas manqué de rappeler le retard que connaît la Kabylie en matière de développement économique. Pour lui, les cinq prochaines années seront consacrées non seulement à rattraper ce retard mais aussi à initier une véritable relance dans la région. Un nouveau départ qui sera à même de parachever la multitude de projets dans la wilaya, une dynamique qui connaît un vif engouement depuis l'arrivée du nouveau wali en 2006, précise encore Saïd Lakhdari qui se réjouit que depuis 2006, la wilaya s'est transformée en un grand chantier à ciel ouvert. A la jeunesse kabyle, il faudrait garantir des emplois et ce point doit constituer la priorité des priorités. Mais tous les domaines de la vie économique connaîtront les effets de la relance, comme le développement de l'université avec le nouveau pôle de Tamda, l'alimentation en eau potable, le gaz de ville, les chemins de fer, l'autoroute Nord, etc. La même confiance quant à un avenir prospère est partagée par M.Belgacem, député du RND et membre du bureau de wilaya qui a insisté également sur le développement comme credo du nouveau mandat du Président avec comme épine dorsale l'emploi et le logement au profit des jeunes, qui constituent l'avenir et le présent. Leur prise en charge est la seule à même de garantir une stabilité durable, ajoute le même responsable. Aux aspects strictement culturel et économique, il y a celui de l'équilibre régional. Des personnalités politiques et des notables de la région avec lesquels nous nous sommes entretenus, ont émis le voeu de voir la région représentée au niveau des institutions de l'Etat, notamment le gouvernement.