Al-Qaîda a l'argent et cherche les cerveaux. L'imam de la mosquée de Finsbury Parc à Londres, Abu Hamza al-Masri, connu aussi sous le nom de Mustafa Kemal, «a regroupé autour de lui des spécialistes en informatique. Ce qui annonce la venue d'un nouveau genre de terrorisme pouvant aboutir à des bouleversements plus importants qu'une catastrophe naturelle». Anatoly Platonov, du ministère de l'Intérieur russe, ne laisse aucun doute et confirme que «Al-Qaïda fonctionne comme n'importe quelle autre association de criminels dans le monde informatique: ils ont l'argent et ils cherchent les cerveaux». Jusqu'à aujourd'hui, les attaques des pirates informatiques n'ont réussi qu'à créer de petits embarras aux différentes organisations ciblées par ces intrusions. Les annales relèvent 1200 emplacements infiltrés par les hackers chinois, y compris la Maison-Blanche, le ministère de l'Energie et l'Armée de l'air, modifiant l'aspect de quelques sites et mettant temporairement d'autres hors service. Les Russes et les Européens orientaux ont fait la même chose pendant la guerre du Kosovo. Selon le Pentagone, cette dernière décennie a connu un grand nombre d'alertes provenant de partout dans le monde; des infiltrations en grand nombre ont ciblé le département des services de la défense et de grandes quantités de documents de la recherche technique de la défense ont été illégalement téléchargées. Dmitri Chepchugov, chef de la section sécurité des transmissions de la police moscovite, a déclaré qu'«il n'est plus nécessaire d'introduire une bombe dans un camion pour détruire une usine chimique ou de s'écraser avec un avion dessus, puisqu'il suffit de pouvoir vous introduire dans le système informatique de ladite usine pour torpiller toute l'installation». Michael Vatis, ancien responsable au FBI, aujourd'hui directeur de l'Institut des technologies de sécurité à l'université de Dartmouth, note qu'«une décision claire a été prise par des groupes terroristes comme Al-Qaïda pour se concentrer sur des infrastructures critiques, les réseaux et les grilles financières de puissance». Il ajoutera: «Ils ont même développé leurs propres communications sécurisées et planifié des attaques à grande échelle. La prochaine étape est de joindre les deux.» Les cibles probables seraient l'approvisionnement en eau, en énergie et les équipements de production ou de stockage de pétrole. Des attaques isolées ont été décelées visant ce genre d'infrastructures et les gouvernements ne peuvent que renforcer leur sécurité en coupant l'accès de leur réseau interne de celui d'internet. Mais il reste toujours la possibilité d'une attaque intérieure comme ce fut le cas en Russie, il y a deux ans, lorsqu'un employé mécontent de Gazprom a contribué à une intrusion du système, tenant en otage la distribution du gaz. Chepchugov relève certaines indications, à savoir, une branche radicaliste au moins porte un intérêt important aux ordinateurs.