Le président du MSP annonce que la majorité des «sécessionnistes» a été induite en erreur. Même si son parti est secoué par une «tempête» interne, Bouguerra Soltani, président du MSP, se montre imperturbable. Mieux encore, il minimise «les dégâts». Autrement dit, la création du Mouvement pour la prédication et le changement, parti parallèle au MSP créé par les partisans de Abdelmadjid Menasra, ne semble pas perturber Soltani et ses lieutenants. Lançant un message à son «frère-ennemi», Menasra en l'occurrence et son équipe, M.Soltani déclare qu'ils «sont une minorité non-influente». «Nous avons recensé 48 rapports des bureaux de wilaya concernant nos frères sécessionnistes et nous avons trouvé que leur nombre ne dépasse pas les 3%», a-t-il déclaré à l'issue de la clôture de la rencontre des présidents de bureau de wilayas tenue jeudi à Zéralda. Et d'ajouter: «Je ne trouve pas que 3% est un chiffre qui pourrait influencer négativement sur le Mouvement pour la société et la paix». Ne s'arrêtant pas là, le président du MSP annonce que la majorité des «sécessionnistes» ont été induits en erreur. Il atteste, ainsi, que la grande majorité d'entre eux finira par revenir au MSP. «Des frères, militants et cadres, ignoraient qu'il s'agissait de la création d'un autre mouvement parallèle à notre formation. Ces gens-là vont finir par revenir au MSP», prévoit-il sur un air confiant et rassuré. Enchaînant sur ce point, M.Soltani rappelle que les portes du MSP seront grandes ouvertes devant ceux qui souhaitent se «repentir». Tous les sécessionnistes? Soltani met son veto et annonce l'exception. «Ceux qui ont publié leurs noms dans la presse seront exclus du mouvement», a t-il tranché. Il est allé même dénoncer ses adversaires qui «lavent le linge du MSP dans les colonnes de la presse nationale. Cette méthode est étrangère au mouvement», reproche-t-il. Avant de demander aux militants du parti «de clôturer définitivement ce dossier pour permettre au conseil national exécutif et au conseil consultatif de trancher la question». Le majlis echourra s'est réuni jeudi et vendredi pour discuter de l'actualité politique nationale et la situation interne. D'ailleurs, cette question a été débattue en priorité par les membres du majlis echourra. Abderrahmane Saïdi, président de ce conseil, développe le même discours. «Nous sommes ouverts à toutes les discussions. Ceux qui veulent revenir à la maison sont les bienvenus, ceux qui veulent activer dans un autre cadre hors légitimité on souhaite les revoir un jour dans les rangs du parti», a-t-il déclaré. Ce dernier préfère ne pas parler d'expulsion à partir du moment où ils se sont retirés de leur propre volonté. Même si M.Soltani prétend que le sujet est définitivement «clos et enterré», la question occupe toujours l'actualité au sein du MSP. Pour preuve, même le divorce est annoncé. Les tentatives de réconciliation s'intensifient depuis l'annonce de la création du MPC. Abderzak Mokri, bras droit de M.Soltani et vice-président du MSP, est chargé de renouer le contact avec ceux qu'ils appellent au MSP, les sécessionnistes. «Nous poursuivons toujours le dialogue avec nos frères qui ont annoncé leur retrait. Moi-même, j'ai eu des discussions avec nos frères pour qu'ils se réconcilient», a avoué M.Mokri dans une déclaration à L'Expression. Ce dernier s'est abstenu d'annoncer d'autres informations sur le «processus de négociations». «Je ne peux pas vous donner les détails du dialogue. Je dis tout simplement que nous avons renoué les discussions avec nos frères. S'ils souhaitent revenir, les portes du mouvement leur sont ouvertes, mais s'ils persistent dans leur ligne et préfèrent ce retrait, nous allons nous mettre, au MSP, au travail. Il y a des sujets plus préoccupants», a-t-il souligné encore. A noter que «la guerre» se poursuit dans les coulisses, notamment en ce qui concerne les démissions. D'ailleurs, les uns annoncent des démissions en cascade et les autres parlent plutôt d'exclusions. L'équipe de Menasra, les partisans du MPC, annoncent le retrait de plus d'une trentaine de partisans des rangs du MSP. Ces derniers auraient rejoint le nouveau mouvement parallèle. Le MPC a lancé, au lendemain de sa création, un appel aux militants fidèles à la ligne politique tracée par le défunt cheikh Nahnah de quitter le MSP et de rejoindre le MPC. Suite à cette situation, les dirigeants du Mouvement pour la société et la paix se sont mis à rendre publics les noms des députés «exclus». Ces derniers annoncent, dans un communiqué transmis à la rédaction de L'Expression, que neuf élus, au Parlement, ont été suspendus du secrétariat national des élus du MSP. Il s'agit de trois sénateurs et de six députés. «Les neuf» sont les fondateurs du MPC.