D'ici à jeudi prochain, les membres du bureau national espèrent infléchir leur patron. Nouveau coup de théâtre au RND. Prenant à contresens toutes les spéculations développées ces derniers jours, les membres du bureau national du RND, réunis samedi, ont pris des décisions que personne, ou presque, n'attendait. Tel que rapporté dans notre édition d'hier, la rumeur faisant état d'une éventuelle candidature de Chérif Rahmani à la direction du RND a été catégoriquement démentie par des membres influents de cette instance joints hier par téléphone. «Le poste de secrétaire général du parti n'est pas vacant. Des candidatures de cette sorte ne sont donc pas à l'ordre du jour.» En plus clair, le bureau national du RND ne désespère pas de voir revenir Ahmed Ouyahia. «Des contacts, nous dit-on encore, ont été entrepris en ce sens. Aussi ne désespérons-nous pas de le voir revenir sur sa décision et accepter de prendre part à la réunion du conseil national prévue jeudi à Ben-Aknoun». Nos interlocuteurs ajoutent, à l'appui de leurs dires, «les dizaines de messages envoyés par les coordinations de wilayas en guise de soutien à leur secrétaire général». Des problèmes de procédure, en somme, se posent par rapport à ce sujet. Comme signalé dans une précédente édition, Ahmed Ouyahia, connu pour être un homme rationnel et calculateur, n'avait pas l'intention de démissionner. Sinon, il l'aurait forcément fait soit à l'ouverture du conseil national, soit à la proclamation des résultats du scrutin de mai dernier. Or, non seulement il ne l'a pas fait, mais il a, en plus, fait un discours dans lequel il donnait l'air de vouloir continuer à se battre. Les choses, semble-t-il, ont dégénéré lorsque les présents ont refusé le vote de confiance, sous l'impulsion des contestataires arrivés en force, préférant un débat direct et critique qui a passé au vitriol le secrétaire général du parti. L'amour-propre du secrétaire général du RND, qui se croyait intouchable jusque-là, en a pris un coup. D'où son départ précipité, sur un simple coup de tête, sans la moindre préméditation comme en témoigne l'absence même d'une lettre de démission. Ce sont ces éléments, ajoutés au fait que Ouyahia ne saurait sans doute pas que faire, ni quoi devenir, sans son parti, qui poussent les membres de son bureau à penser qu'il reviendra sur sa décision avant jeudi prochain. Dans un communiqué rendu public hier, à l'issue des travaux du bureau national du RND, demeuré lui aussi en session ouverte, il est solennellement demandé «aux cadres et aux militants de rester vigilants, de demeurer disciplinés et de déjouer les complots visant à déstabiliser le parti». De leur côté, les détracteurs de Ahmed Ouyahia, animateurs du comité de sauvegarde du RND, ne sont pas demeurés inactifs. Une conférence de presse, en effet, a été animée hier à la maison de la presse Tahar-Djaout par Gaïd-Salah, Kouchkar, Nouasri, Hamana et Beldi. Il apparaît, ainsi, aux yeux des conférenciers, que «la démission de Ouyahia est un acquis certain (et qu'elle est) tout simplement irrévocable. Un hommage est même rendu à l'élégance du geste de Ouyahia qui a préféré partir au lieu de laisser le parti continuer à se donner en spectacle». Peu enclins à vouloir s'arrêter en si bon chemin, les conférenciers ajoutent que «les membres du bureau national sont la source de tous les maux du RND (et qu'à ce titre) ils doivent tous partir». Les conférenciers, qui ne désespèrent pas de rassembler à nouveau la grande famille originelle du RND, révèlent que «les organisateurs du conseil national échafaudent déjà des plans afin d'empêcher les contestataires d'entrer dans la salle». Si tout est fait, comme jeudi dernier, pour investir la salle, aucun plan, en revanche, n'existe pour remettre sur les rails le parti. Pour les contestataires, aussi, aucune candidature ne se profile à l'horizon.