Les membres du bureau, réunis hier, ont rejeté l'idée que Chérif Rahmani prenne les commandes. Rien ne va plus au RND. Les contestataires, enhardis par le coup de théâtre provoqué par la démission de Ahmed Ouyahia, reviennent à la charge aujourd'hui. Outre Aïssa Nouasri, membre fondateur du RND, Gaïd-Salah compte se lancer dans la mêlée en animant aujourd'hui une conférence de presse dans laquelle pas mal de révélations sont attendues. Les animateurs du comité de sauvegarde du RND, qui cherchent à tout prix à sauver les meubles en rassemblant la famille originelle du parti, veulent plébisciter l'ancien gouverneur d'Alger, Chérif Rahmani. Cela après que Mokdad Sifi, sollicité par eux, eut poliment rejeté l'offre sous le motif qu'il lui est impossible de prendre la direction d'un parti aussi déchiré, mais aussi de venir sans que tous les cadres du parti lui soient favorables. Côté direction du parti, les choses ne sont pas plus avancées. Sous la direction de son secrétaire général par intérim, fraîchement émoulu, le bureau national du RND a tenu un conclave hier après-midi. Ses membres, presque à l'unanimité, ont décidé de refuser toute candidature qui serait étrangère aux membres de leur bureau. En clair, il n'est pas question que Chérif Rahmani prenne les commandes du parti sans passer par un congrès en bonne et due forme. Pour arriver à passer ce cap, on ne peut plus difficile, les membres du bureau, nous dit-on encore, ont l'intention de proposer le maintien de Abdelkader Malki à la tête du parti en attendant d'aller vers des assises extraordinaires dans les plus brefs délais, c'est-à-dire nettement avant les élections locales afin de pouvoir s'y préparer convenablement. Dur pari s'il en est. A fortiori que des défauts de procédures très sérieux se posent à ceux qui refusent des candidatures externes à leur bureau en espérant secrètement que Ahmed Ouyahia revienne sur sa décision. Le conseil national, en effet, a été décrété ouvert. En d'autres termes, c'est le bureau de ce conseil qui devient de facto le nouveau patron du parti, supplantant de plein droit le bureau exécutif. Cela ne s'est pas fait, ce qui pose de nouveaux problèmes au parti, y compris ceux relatifs à sa direction actuelle. Les choses se précipitent au sein du RND. On apprend, en effet, que Ouyahia, jusqu'à la dernière seconde, n'avait pas l'intention de partir. En témoigne son discours d'ouverture, mais aussi le fait qu'il ait demandé juste après un vote de confiance avant d'entamer les travaux. Pris de vitesse par les contestataires, les choses ont fini par mal tourner puisque même ses alliés l'ont passé au vitriol avant de lui renouveler leur soutien. C'était, nous dit-on, plus que ce que pouvait supporter son amour-propre. D'où sa démission subite, posant de très sérieux problèmes de succession au sommet d'un parti en pleine débandade qui n'est sans doute pas au bout de ses peines.