La biennale de l'IMA demeure le meilleur festival du cinéma arabe en Europe. La sixième biennale des cinémas arabes débutera le 29 juin et ce, jusqu'au 7 juillet. Considérée comme la plus grande manifestation cinématographique arabe en Europe, cette biennale donne l'occasion aux spectateurs et aux professionnels du 7e Art d'avoir un aperçu sur les dernières productions d'expression arabe, qu'elle soit produite par des Européens ou par des producteurs nationaux. Une exception est néanmoins enregistrée pour l'édition de cette année. Les films, qui étaient jusque-là projetés à l'Institut du monde arabe, principal initiateur du festival, seront, une fois n'est pas coutume, projetés en banlieue parisienne et même à Marseille. Une action qui vise essentiellement à faire connaître le cinéma arabe à travers la France, mais le choix porté sur la banlieue parisienne et Marseille convoite, en fait, la forte communauté arabe vivant dans ces régions de l'Hexagone. Pour l'édition 2002, la présidente de la biennale Magda Wassaf, a choisi le grand acteur et réalisateur Nour Cherif pour présider le jury de cette 6e biennale. Il sera aidé dans sa délicate mission par Sandra Den Hamer, directrice du festival international du film de Rotterdam en Pays-Bas, de Phillippe Faucon, réalisateur français proche de la communauté maghrébine puisqu'il a signé plusieurs films sur le sujet de l'immigration parmi eux Samia, prix de la ville d'Amiens, mais surtout Les étrangers. Il y aura encore, Nasser Khémir réalisateur tunisien auteur du célèbre film Les baliseurs du désert, Yasmina Khlat, romancière et surtout actrice du fameux film de Farouk Belloufa Nahla, Richard Pena, directeur du Festival de New York, et surtout Robert Solé écrivain et journaliste. Dans la catégorie documentaires, c'est l'actuel membre du commissariat de l'Année de l'Algérie en France et surtout éminent critique et producteur Ahmed Bedjaoui qui aura la charge de présider le jury. Il sera assisté de Jean-Jacques Andrien, réalisateur et producteur, Antoinette Azrié, monteuse syrienne, bassam El-Thawadi réalisateur bahreïni et Jean-Christophe Rosé réalisateur français. Pour cette année la biennale proposera un gros plan sur la Palestine et ce depuis l'accord d'Oslo en 1993 jusqu'à 2002. Cette rétrospective intégrera des fictions et des documentaires d'une grande diversité donnant aux Palestiniens, l'occasion de restituer leur vision des choses, de fixer eux-mêmes les contours de leurs espoirs et désespoirs. Afin de mieux saisir la complexité des choses, Mme Michelet Krifa, la coordinatrice de la rétrospective de ce gros plan sur la Palestine, précise que les oeuvres d'auteurs vivant dans les territoires occupés, des oeuvres de palestiniens de la diaspora et certaines de cinéastes vivant à l'intérieur des frontières israéliennes feront partie de cette rétrospective. Des cinéastes comme Elia Souleiman, primé récemment lors du festival de Cannes ou encore Michel Khelifi, auteur du fabuleux Noces en Galilée ou Le compte des trois diamants qui sera présenté lors de cette biennale. Il y aura aussi, Ali Nasser, Nizar Hassan, Taoufik Abou Wael ou des acteurs passés à la réalisation comme Mohamed Bakri, Salim Dhaw et Makram Khouri. En conclusion, trois sources identitaires qui peuplent la géographie de l'imaginaire palestinien. Autre manifestation prévue lors de cette imposante biennale, un hommage à l'actrice égyptienne Souad Hosni, un colloque organisé les 4 et 5 juillet 2002 autour de «l'enjeu du scénario dans les coproductions euro-arabes» en présence de professionnels arabes et européens. Une exposition de portraits de cinéastes et d'acteurs du monde arabe signée par Hassen Idilbi, caricaturiste syrien, se tiendra au café littéraire durant la manifestation. Au total 17 longs métrages, 15 documentaires, et 12 courts métrages en compétition, une rétrospective des films palestiniens composée de quatre longs métrages, huit films courts et 23 documentaires. A cela il faudrait ajouter 7 films en hommage à Souad Hosni et une soirée spéciale avec la projection du film La chanson du coeur de Mario Volpi, premier film parlant égyptien, restauré par la cinémathèque française. Reste à souhaiter que cette grande fête du cinéma arabe, bénéficie de la médiatisation audiovisuelle adéquate qui caractérise ce genre de manifestation et qui accordera une importance primordiale au cinéma arabe comme expression culturelle universelle à part entière.