La production cinématographique arabe connaît-elle une inflation galopante ? On est tenté de le croire quand on voit le programme très encourageant de la 8e Biennale des cinémas arabes, organisée avec brio à l'IMA fin juillet. Une bonne centaine de films récents, toutes catégories confondues. S'agit-il d'un boom, encore une fois et d'une inflation galopante ? Au programme cette année, il y avait même un film saoudien ! Etonnant quand même quand on sait que l'Arabie Saoudite est un pays rival de toute production audiovisuelle. Mais pas tellement étonnant puisque les Saoudiens sont certes les producteurs Des ombres du silence, mis en scène par Abdellah Mohaissen (Saoudien lui-même) mais c'est Ahmed Rachedi, cinéaste algérien, l'auteur du scénario. Forcé de quitter Paris pour Locarno (pour le grand festival du film qui débute en août). Même s'il y a beaucoup de films réalisés dans le monde arabe, cela ne prouve pourtant pas que ce sont tous des films de qualité. Loin de là. Au programme de la 8e Biennale, certains films comme l'Amour et la passion, de l'Egyptienne Kamla Abouzikri, avaient le triste aspect d'un feuilleton décourageant, constamment en chute libre. Pareil pour une piètre production venue d'Oman intitulé El Boom, une sombre histoire de pêcheurs confrontés à leurs problèmes quotidiens. Mais la mise en scène est aberrante. Cela dit, les bonnes choses de la 8e Biennale ont dépassé les réserves qu'on peut faire sur la sélection. A juste titre, les nombreux critiques arabes présents ont salué le bon goût, la qualité des films venus du Liban meurtri. Alors que ce pays subit une agression brutale, atroce, digne de l'armée d'Hitler, on témoignera ici à Magda Wassef et à son équipe d'Imacinéma la plus haute reconnaissance de nous avoir montré chaque jour des vidéos-flash en provenance de Beyrouth, dénonciation cinglante de ce que le pays subit dans le silence du monde entier ainsi que des longs métrages fiction et des documentaires libanais d'une qualité exceptionnelle. Dans le bunker doré de l'IMA, l'actualité était prioritaire.