En 2008, l'Europe a adopté le Pacte sur l'immigration choisie et facilité le renvoi des immigrants indésirables. La Commission européenne a invité hier les pays européens à accélérer leurs efforts pour l'intégration des immigrés, recommandation contenue dans le Pacte pour l'immigration et l'asile conclu l'an dernier. Le pacte avait suscité des critiques. «L'Union européenne a une vocation à l'intégration à laquelle elle ne doit pas renoncer pour cause de crise économique», a rappelé Jacques Barrot, le commissaire en charge de la Justice, la Liberté et la Sécurité. «Il faut accueillir, et il faut ensuite intégrer», a-t-il insisté. Ce faisant, le même responsable a lancé deux initiatives pour faciliter l'intégration: il s'agit, en premier lieu, d'un forum organisé en coopération avec le Comité économique et social européen (CES) et un portail sur l'Internet. Pour étayer ses dires, il a affirmé que «l'intégration est une exigence morale car nous ne pouvons pas proclamer une citoyenneté européenne si nous n'accueillons pas convenablement les immigrés, les étrangers venus chez nous». Et de soutenir dans le même ordre d'idées que «cette politique d'intégration est dans notre intérêt. En 2030, l'Europe aura des difficultés démographiques importantes». «L'immigration est une ressource», a pour sa part, rappelé Mario Sepi, président du CES. «Sans les immigrés, nos systèmes de protection sociale seraient toujours en déficit, a-t-il souligné. Et d'avertir: Si nous n'avons pas la capacité d'intégrer les nouveaux arrivants, si l'on adopte des mesures contre l'immigration, alors on va trahir notre message au monde.» Rappelons que les Européens ont adopté en 2008 un Pacte sur l'immigration dont l'objectif affiché est «l'organisation de l'immigration légale, la lutte contre l'immigration irrégulière, le renforcement de l'efficacité des contrôles aux frontières, l'édification d'une Europe de l'asile et la création d'un partenariat avec les pays d'origine et de transit des migrants». Aussi, le pacte favorise l'immigration choisie et facilite le renvoi des immigrants indésirables. Ce qui a valu à l'Europe de vives critiques à l'étranger, en Amérique du Sud ou en Afrique,. d'où la volonté de contrer l'image d'une «Europe forteresse» en montrant sa face généreuse. Rappelons aussi que le projet de créer une «carte bleue» européenne, inspirée par la «green card» américaine et destinée aux immigrants hautement qualifiés, a été adopté mardi 4 novembre 2008 par la commission parlementaire des libertés civiles. L'objectif de l'initiative étant de faire face à une pénurie de compétences au cours des deux prochaines décennies, particulièrement dans les secteurs de l'ingénierie et des technologies informatiques. C'est dans ce contexte, qu'en octobre 2007, la Commission a introduit le projet de «carte bleue» européenne. Le but? Attirer en Europe des travailleurs hautement qualifiés et encourager leur immigration en créant des normes communes pour les procédures d'admission aujourd'hui encore, propres à chaque Etat membre.