Cette méthode a été inspirée de la «Green card» américaine pour attirer les compétences et les cerveaux du «reste du monde». En réponse au flux incessant de clandestins qui tentent de débarquer sur les rivages de l'Union européenne, le Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI) est parvenu, jeudi dernier à Bruxelles, à un accord sur le Pacte européen sur l'immigration et l'asile. Ce pacte est l'une des priorités de la présidence française de l'Union européenne. Les 27 ministres européens chargés de l'Immigration ont soutenu la directive relative à l'immigration hautement qualifiée, directive dite «Carte bleue». Les ministres présents à Bruxelles ont donné leur accord préalable au système de cette carte. Elle sera délivrée aux «cerveaux» pour leur permettre d'accéder aux emplois hautement qualifiés. Le Pacte soumis au Conseil européen propose cinq engagements politiques principaux, à savoir: organiser l'immigration légale en tenant compte des priorités, des besoins et des capacités d'accueil déterminés par chaque Etat membre et favoriser l'intégration. Lutter contre l'immigration irrégulière, notamment en assurant le retour dans leurs pays d'origine ou vers un pays de transit, des étrangers en situation irrégulière. Renforcer l'efficacité des contrôles aux frontières. Bâtir une Europe de l'asile, et créer un partenariat global avec les pays d'origine et de transit favorisant les synergies entre les migrations et le développement. La version finale de ce pacte a été adoptée par les ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'UE. Les chefs d'Etat, quant à eux, doivent ratifier officiellement ce pacte lors du sommet européen des 15 et 16 octobre prochain. Le Pacte européen sur l'immigration et l'asile privilégie l'immigration du travail, en encourageant l'arrivée de main-d'oeuvre dite qualifiée. La «Carte bleue» est inspirée de la «Green card» américaine pour attirer les compétences et les cerveaux du «reste du monde». La question que se posent les candidats à l'immigration est comment définir ces métiers? La directive «Carte bleue» prévoit de retenir le critère de salaire. Ainsi, un ingénieur ou un médecin à la recherche d'un emploi en Europe devrait gagner au moins 1,5 fois le salaire moyen de leur pays d'accueil pour être considérés comme des immigrants qualifiés. Des dérogations sont prévues pour les secteurs souffrant de pénurie de main-d'oeuvre. A travers ces certificats, l'Europe veut se rendre attractive et répondre également aux besoins en main-d'oeuvre qualifiée. L'UE va établir une procédure commune accélérée et souple pour l'admission des immigrants hautement qualifiés, ainsi que des conditions de séjour et de mobilité attrayantes pour eux et pour leur famille. L'Union européenne cherche, via ce pacte, à renforcer la lutte contre les clandestins et le contrôle aux frontières. Le visa biométrique sera obligatoire d'ici 2012. La régularisation des sans-papiers qui sont actuellement dans les pays membres ne sera plus massive mais se fera au cas par cas. Enfin, ce pacte tend vers une harmonisation du traitement des demandes d'asile au niveau européen. En fonction du pays d'accueil, un réfugié obéit actuellement à des règles différentes. Il est aussi plus facile d'entrer dans certains pays tels que la Grande-Bretagne ou la Suède qu'en Grèce. Un demandeur irakien, par exemple, a 85% de chances d'être accepté en Allemagne contre 0% en Slovénie. Le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux, a annoncé la mise en place d'un régime commun de l'asile pour 2010.Un bureau européen d'appui sur l'asile pour faciliter l'information va être mis en place au premier trimestre 2009. Il faut rappeler que dès son annonce, le projet d'instauration d'une telle carte avait suscité l'indignation des pays africains qui ont dénoncé l'immigration choisie qui, selon certains analystes, viderait l'Afrique de tous ses ingénieurs, médecins et autres diplômés de haut niveau.