Le président palestinien sera reçu le 28 mai par son homologue américain avec lequel il passera en revue la situation dans la région à la lumière de l'événement d'un cabinet de droite à Tel-Aviv. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, doit être reçu par le président américain Barack Obama le 28 mai à Washington, a indiqué hier un haut responsable palestinien. «La rencontre du président Abbas avec le président Obama est prévue le 28 mai à Washington», a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. «Cette rencontre sera extrêmement importante. Le président Abbas entend demander au président Obama d'oeuvrer pour la réalisation de la vision des deux Etats (Israël et Palestine) et de mettre en place des mécanismes à cette fin, et cela passe essentiellement par l'arrêt immédiat de la colonisation dans tous les territoires palestiniens», a-t-il ajouté. La Maison-Blanche avait annoncé mardi des visites prochaines, probablement avant début juin, de M.Abbas, du nouveau Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et du chef de l'Etat égyptien, Hosni Moubarak. «Le président discutera avec chacun d'eux des moyens pour les Etats-Unis de renforcer et d'approfondir notre partenariat, ainsi que les mesures que toutes les parties doivent prendre pour contribuer à la paix entre Israéliens et Palestiniens et entre Israël et les Etats arabes», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs. A l'issue d'un entretien avec le roi Abdallah II de Jordanie, M.Obama a pour sa part répété mardi, qu'une résolution du conflit du Proche-Orient passait par la création d'un Etat palestinien. M.Netanyahu, qui a pris début avril ses fonctions à la tête d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël est, en revanche, opposé à un tel règlement. «Je suis un fervent partisan d'une solution à deux Etats. Je l'ai dit publiquement et je le redirai en privé», a dit M.Obama. Le président américain a noté que le gouvernement israélien était très récent et qu'il était encore trop tôt pour exiger de lui des mesures concrètes. «Mais je suis d'accord sur le fait qu'on ne peut pas attendre éternellement et qu'à un moment, il faudra prendre des mesures», a-t-il ajouté, soulignant que la paix exigera des «choix difficiles». M.Netanyahu, qui doit pour sa part se rendre à Washington autour du 18 mai, se dit prêt à parler de paix avec les Palestiniens sur la base d'un plan privilégiant leur développement économique alors que la création d'un Etat palestinien est au coeur des efforts de paix internationaux depuis des années. Lundi, son bureau avait indiqué qu'il était prêt à reprendre des négociations avec les Palestiniens et que la reconnaissance par ces derniers d'Israël comme Etat juif n'était pas un préalable à de tels pourparlers comme il l'avait laissé entendre quelques jours auparavant. M.Abbas avait rencontré le prédécesseur de M.Nentanyahu, Ehud Olmert, à plus de 20 reprises depuis la conférence d'Annapolis aux Etats-Unis fin 2007 pour tenter de parvenir à un accord de paix mais les négociations n'avaient pas abouti, butant notamment sur la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie. M.Abbas avait violemment critiqué M.Netanyahu le jour de sa prise de fonction le 1er avril, affirmant que «cet homme ne croit pas à la paix» et appelant la communauté internationale à faire pression sur lui. La communauté internationale s'est également inquiétée de l'arrivée au pouvoir du gouvernement Netanyahu, fortement ancré à droite malgré la participation du Parti travailliste, craignant qu'il ne donne le coup de grâce aux efforts de paix et intensifie la colonisation.