Saïd Chemakh, enseignant au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, vient de publier son premier livre. Il s'agit d'un recueil de nouvelles et autres écrits en tamazight, édité aux éditions Baghdadi. L'auteur, rencontré jeudi dernier à Tizi Ouzou, dans le cadre de la semaine de l'Amazighité, nous a confié que toutes les nouvelles figurant dans ce livre ont été inspirées de faits réels. Saïd raconte donc ces événement vécus majoritairement dans des villages kabyles en les romançant et en les parant de la beauté du verbe kabyle. Le livre de Saïd Chemakh a été préfacé par Salem Chaker, enseignant à l'Institut des langues et cultures orientales de Paris, Inalco. Salem Chaker estime que le recueil de nouvelles de Saïd Chemakh est une des pierres fondatrices et continuatrices, d'autant plus précieuses qu'elle est d'un genre nouveau dans l'espace kabyle, espèce encore rare. L'oeuvre de Saïd Ckemakh participe de l'appel à la liberté et à l'existence porté par les créateurs kabyles depuis un siècle; elle participe de cette volonté d'explorer des espaces et des formes nouvelles, d'inscrire la Kabylie et son message dans le concert du monde. Liberté des hommes et des femmes, de la langue et de la culture. Les chemins de Kabylie montent et sont tortueux; mais les hommes et les femmes qui les gravissent sont résistants et têtus: ils porteront la charge jusqu'au but et transmettront à leurs enfants une langue et une culture vivantes, pleines de promesses. Saïd Chemakh est né en 1968 à Aït Bougherdan (Boghni). Après des années de militantisme politique et culturel pour la défense et la promotion de tamazight, notamment au sein du Mouvement culturel berbère, il a poursuivi ses études en France où il soutient une thèse de linguistique berbère portant sur le vocabulaire fondamental du kabyle. Il a publié plusieurs textes et articles dans des journaux, des revues et des sites Internet.