Le délégué des étudiants en pharmacie a appelé à l'organisation de sit-in pour faire pression sur la tutelle. Ni consultation ni examens. Les enseignants hospitalo-universitaires ont décidé de reconduire la grève cyclique de trois jours de la santé. Celle-ci est prévue les 11, 12 et 13 mai prochain. Ils ont voté aussi pour le maintien du boycott des examens au niveau des facultés de médecine du pays. Ces décisions ont été prises lors de l'assemblée générale tenue, hier, au Cpmc du CHU Mustapha-Bacha. Le secrétaire général du syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, le Pr Nacer Djidjli a exposé à la corporation l'évolution de la situation depuis le début, samedi dernier, de leur mouvement de protestation. «Nous vous informons que les deux tutelles, à savoir le ministère de la Santé ainsi que celui de l'Enseignement supérieur ont déposé une plainte contre les syndicats initiateurs du débrayage. La justice a déclaré notre grève illégale. Cependant, les bureaux nationaux des deux syndicats n'ont reçu aucune notification. De ce fait, nous allons poursuivre le mouvement de protestation», a indiqué le Pr Djidjli. La corporation a, lors de cette assemblée, opté à l'unanimité pour la poursuite de la grève et le maintien de la pression pour faire aboutir leurs revendications. «Il faut qu'il y ait une mobilisation à 100%. Nous sommes à la croisée des chemins et il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière», clame un professeur présent à l'assemblée. Un autre martèle: Nous avons simplifié les choses aux autorités concernées. Nous ne réclamons qu'une seule revendication, il faut que les deux tutelles respectent leur engagement. De leur côté, les délégués des étudiants en médecine, en chirurgie-dentaire et en pharmacie, venus assister à l'assemblée générale, ont exprimé leur inquiétude quant à leur devenir. «Les étudiants comprennent votre mouvement mais nous sommes les principales victimes. Nous vous demandons de prendre en considération l'étudiant à la fin de ce débrayage», s'inquiète le délégué des étudiants en médecine. Celui des étudiants en pharmacie a transmis un message de solidarité de ses camarades aux enseignants. Il a même appelé les étudiants à se mobiliser davantage aux côtés de leurs professeurs à travers l'organisation de sit-in devant le ministère de la Santé, le Palais du gouvernement et même la Présidence «afin de faire pression sur la tutelle pour qu'elle réponde favorablement aux doléances des grévistes et débloquer cette situation». La décision de reprendre le mouvement de protestation est, rappelons-le, principalement motivée par la non- application, à ce jour, de l'avant-projet de décret portant rétribution des activités de santé décidée au profit des enseignants hospitalo-universitaires. Ce document, signé depuis plus de trois mois par le ministère de la Santé, reste sans suite.