Pour lui, unir les rangs du mouvement En Nahda est un pas vers la réalisation d'une union globale qui regroupe toutes les forces de l'opposition. L'initiative du fondateur des mouvements En Nahda et El Islah, M.Abdallah Djaballah visant à réconcilier les enfants «déchirés» de ces formations, trouvera-t-elle preneur sur le terrain? L'instigateur y croit dur comme fer. En termes simples, M.Djaballah s'est dit persuadé que son idée qui a trouvé déjà bons entendeurs, en trouvera davantage. Joint hier par téléphone, le fondateur des deux mouvements a indiqué que «quoique le travail sur le terrain soit lent, l'idée est toujours de mise et des contacts avec les anciens du mouvement En Nahda sont engagés». Ainsi, l'espoir de «revoir» la famille En Nahda autour de la même table est plus que jamais entretenu par M.Djaballah dont la position vis-à-vis de l'élection présidentielle a conforté ses convictions, d'autant plus que le temps lui aura donné raison. «L'idée de réunir les enfants d'En Nahda a trouvé les échos escomptés et a été favorablement accueillie par les fils du mouvement», nous a-t-il assuré. Djaballah ne prêche pas dans le désert, le projet commence à prendre forme et les contacts se tissent. C'est du moins ce que laisse entendre notre interlocuteur. «Pas plus loin qu'hier matin (avant-hier, Ndlr), certains anciens du mouvement nous ont contactés pour nous signifier qu'ils sont prêts à revenir à En Nahda historique», a-t-il encore ajouté sans pour autant divulguer leurs noms. Et pour les militants du mouvement El Islah? Ces derniers qui ont reçu durement et avec un certain fatalisme la déconvenue après le résultat réalisé par le mouvement El Islah à l'élection présidentielle ainsi que d'autres islamistes, se plient à l'appel du leader de cette mouvance, M.Djaballah. Ce chef islamiste n'ignore pas cette réalité et n'exclut personne de son projet. Bien au contraire, son initiative est ouverte à tous les enfants d'En Nahda historique dont certains sont dans le mouvement El Islah. «Le projet est ouvert à tous ceux qui croient à l'indépendance du parti, de ses décisions politiques et organisationnelles et sa ligne politique, y compris ceux qui se trouvent à El Islah ou dans les autres associations», a-t-il précisé. Ainsi, l'ancien responsable d'En Nahda a plaidé pour plus d'unité et de travail afin de préparer au mieux un éventuel congrès réconciliateur entre les fils de ce mouvement. Cela d'autant que le candidat Djahid Younsi ne fait plus l'unanimité autour de sa présence à la tête d'El Islah. Ce projet a été lancé, faut-il le rappeler, avant même l'élection présidentielle au lendemain du refus de M.Djaballah d'y prendre part. Cela étant, notre interlocuteur considère que le travail sur le terrain pour cette réconciliation tant attendue par les islamistes est un peu lent. Mais sur ce point, notre interlocuteur reste imperturbable. «Ce projet de réconciliation n'est pas une simple sinécure et il demande beaucoup d'efforts, de sagesse, de patience et de temps pour se voir réalisé», a-t-il déclaré avant de soutenir que la conviction et la plate-forme du projet existent. Sur un autre plan, le leader de la mouvance islamiste s'est dit partant pour toute alliance des partis de l'opposition pour faire front au pouvoir. Pour lui, la constitution d'un bloc qui regroupe tous les vrais opposants au système est plus qu'urgent. «La reconduite du même gouvernement est une preuve que le système est homogène avec ses thèses malgré son incapacité à prendre en charge les préoccupations des citoyens», a-t-il réitéré. Selon ses propos, la persistance des tenants du pouvoir dans leur politique renforce cette conviction d'engager un bloc politique commun. Les appels à la constitution de ce groupe proviennent de tous les côtés. L'idée et la conviction existent. Il reste, selon notre interlocuteur, la certitude et l'action sur le terrain. Action qui est précédée bien sûr par la définition des objectifs et de la plate-forme de travail clairs en mettant de côté les différends et les lignes de conduite politiques. «A ce moment-là, l'alliance de ces catégories qui croient au changement pacifique deviendra inéluctable», a-t-il soutenu.