Décidément ce Mondial asiatique ne cessera pas de nous étonner. Il aura fallu attendre le Mondial asiatique pour combler une lacune dans l'histoire d'une épreuve qui, en 72 ans d'existence, n'avait jamais réussi à s'offrir ne serait-ce qu'un match entre ses deux plus brillants lauréats. Ce Mondial asiatique qui n'a de cesse de nous étonner depuis le début s'est enfin réconcilié avec la logique pour nous offrir une finale inédite, mais ô combien luxueuse entre le Brésil et l'Allemagne qui totalisent sept titres et douze finales à eux deux. Un vrai plateau royal. Cette confrontation sera la première du genre en Coupe du monde. A peine croyable tant l'affiche sonne comme un vieux classique du Mondial. Ainsi, pour sa première sortie en Asie, le Mondial de football s'offre une finale très classique entre les deux plus grosses écuries du football mondial qui, pourtant, étaient arrivées avec des ambitions limitées en raison d'une campagne de qualification chaotique. Cette finale, dimanche à Yokohama, ne reflétera cependant pas la tendance d'un tournoi où l'ordre mondial a été sérieusement ébranlé. La «petite» finale, samedi à Daegu, entre la Turquie et la Corée du Sud donne en revanche une image plus exacte d'une compétition un peu folle malgré une baisse sensible des buts. Le Brésil quadruple champion du monde qui disputera sa troisième finale consécutive a passé l'obstacle turc grâce à un but de Ronaldo, élu homme du match, en deuxième mi-temps qui prend ainsi la tête des buteurs avec six réalisations. Battue en finale du Mondial 1998, la Seleçao aura l'occasion, dimanche face à l'Allemagne, de récupérer un trophée qu'elle a déjà remporté à quatre reprises. La «penta» (cinquième titre) semble désormais accessible. Pour y parvenir, les Auriverde seront obligés de passer le dernier mur allemand, Oliver Kahn.Une finale tout aussi inattendue cette année qu'elle était attendue depuis des décennies. Pourtant ni la Seleçao, ni la Mannschaft ne paraissaient à la mesure de leur réputation. Elles s'étaient qualifiées dans la douleur pour le tournoi final, les Brésiliens aux prises avec leurs querelles internes, les Allemands en période de transition. Il leur a fallu bénéficier d'un parcours relativement facile lors des tours antérieurs pour monter en puissance, gagner en confiance et retrouver les fauteuils d'orchestre que Français, Argentins, Italiens ou Espagnols pensaient avant le tournoi leur être réservés. Face à des Turcs déterminés qui ont confirmé leur excellente Coupe du monde, les Brésiliens, moins maîtres du ballon que contre l'Angleterre (2-1), ont pris l'avantage juste après la reprise sur une percée en force de Ronaldo terminée par un pointu à l'ancienne venant se ficher dans le petit filet de Rustu. Une réussite qui lui permet de prendre seul la tête du classement des buteurs avec 6 buts en 6 matches, devant son compatriote Rivaldo et l'Allemand La Turquie jouera samedi à Daegu (Corée du Sud) contre la Corée du Sud la «petite» finale, pour les 3e et 4e places. Une rencontre aussi inattendue puisque, en cinq tentatives, la Corée n'avait jamais passé le premier tour. En une seule apparition, en 1954, la Turquie n'avait pas fait mieux. Rendez-vous est donné dimanche pour le match des géants.