Un courant puissant fait le forcing pour amener Abdelaziz Belkhadem à convoquer ce congrès au mois de juillet. Assurément, le parti FLN n'est pas un parti comme les autres. Sans cesse il y a du mouvement. Aujourd'hui, la situation interne est en train de bouger. Depuis une semaine, des réunions restreintes sont quasi régulières. Alors que tout le monde pensait que la reprise en main du parti par les «redresseurs» emmenés par leur chef de file Abdelaziz Belkhadem allait donner une certaine sérénité au groupe, des voix de plus en plus insistantes se sont élevées ces derniers jours pour «contester et condamner l'isolement politique de leur parti» aux dépens de son rival, le RND de Ahmed Ouyahia. Il y a quelques mois encore, le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, a soutenu que le mouvement de contestation est réduit à sa plus simple expression. Pourtant, la contestation prenait de l'ampleur au plan national. Il disait ceci: L'action des dissidents? «De ce côté-là on est tranquilles. La contestation va s'estomper au fil des jours. Ils ne sont pas assez nombreux, tout juste s'il y a une dizaine de personnes». Aujourd'hui, la situation est toute différente. La contestation au FLN ne semble pas fléchir ou du moins s'atténuer. Les dissidents du FLN, qui se sont réunis jeudi dernier à Staouéli, semblent abandonner l'idée d'un retrait de confiance au secrétaire général du parti, mais exigent en revanche, la tenue d'un congrès extraordinaire dans les plus brefs délais. Les initiateurs de la fronde ont tenu aussi à faire remarquer que les membres du secrétariat exécutif «se sont appliqués à exclure et à marginaliser des militants au profit d'un seul courant pour installer des individus qui n'ont rien à voir avec le FLN». Le 8e congrès bis qui devait en principe rapprocher les deux tendances du parti en conflit, a fini par voler en éclats lors de la confection des listes de candidats aux dernières élections législatives et municipales de 2007. Depuis, toutes les tentatives pour réconcilier ces deux courants n'ont en rien contribué à «dégeler la tension» qui est montée de plusieurs crans lors de la dernière élection présidentielle. La mise à l'écart du FLN lors de la désignation des chefs de campagne et, tout récemment encore, la constitution de la liste des ministres FLN a littéralement fait exploser le «semblant d'unité qui prévalait jusque-là», selon les dires d'un membre influent du courant contestataire. D'autres sources internes qui préfèrent parler «en off» avancent l'idée de l'organisation «d'un congrès extraordinaire dans les prochains mois», un congrès justifié par ces derniers de «crucial pour le FLN car il sera ouvert à tous les courants du parti». Deux indices fort probants sont avancés pour confirmer la tenue imminente d'un congrès extraordinaire. D'abord, des événements politiques importants qui vont intervenir dans les prochaines semaines. Ensuite, la correspondance envoyée au ministère de la Culture pour la réservation au mois de juillet de la salle omnisports la Coupole. On laisse entendre que le département de Khalida Toumi aurait signifié un niet catégorique au parti de Belkhadem pour la simple et unique raison que cette salle est réquisitionnée durant toute la période du Festival panafricain qui doit se tenir en juillet prochain en Algérie. En tout état de cause, un courant interne très puissant tente de rallier à sa cause Abdelaziz Belkhadem pour l'amener à convoquer au plus vite un congrès extraordinaire. Au niveau de la direction nationale, rien ne laisse transparaître que le parti est confronté à une «protesta interne». Mohamed Abada, membre du secrétariat exécutif et principale courroie de transmission du pouvoir entre Benflis et Belkhadem en 2004, réfute la thèse d'un congrès extraordinaire imminent: «Tout ceci est faux! Le congrès est maintenu dans ses délais, c'est-à-dire qu'il se tiendra au début de l'année 2010 vers le mois de février ou mars. La direction devra se réunir dans les prochains jours pour fixer la date de l'installation de la commission nationale de préparation. Nous maintenons notre agenda.» Qui a dit que dès que le FLN commence à éternuer, le souffle du changement pointe du nez?