Les positions des uns et des autres, désormais inconciliables, ont poussé les redresseurs à aller seuls au congrès dit «rassembleur».Les positions des uns et des autres, désormais inconciliables, ont poussé les redresseurs à aller seuls au congrès dit «rassembleur». En dépit des très graves divergences apparues dans les rangs du camp des redresseurs à la suite de la réunion des coordinateurs locaux, convoquée ce mardi, ces derniers ont quand même décidé, dans un communiqué, de sceller la rupture avec l'autre aile, réputée être « pro-Benflis » que dirige Abdelkrim Abada. Le communiqué rendu public à la suite de cette rencontre houleuse, dont seul notre journal avait fait état en exclusivité, ne laisse guère planer de doute sur la tournure que prendront désormais les évènements. Les coordinateurs locaux, même s'ils sont en «guerre» entre eux, et n'arrivent toujours pas à déloger les mouhafedhs, en grande partie mis en place par Benflis, ont «unanimement» décidé de «rompre» avec l'autre camp. Ne reconnaissant plus la structure mise en place à la suite de la réunion du comité central issu du 7e congrès, conformément aux décisions de justice prises en ce sens, les coordinateurs locaux accordent un blanc-seing à Abdelaziz Belkhadem, chargé de mettre en place la commission devant préparer le 8e congrès, deuxième du nom. Ce n'est pas tout. Le communiqué, d'une clarté ne laissant guère planer de doute sur la volonté de ses auteurs d'en découdre avec «les vaincus de la présidentielle d'avril 2004», annonce la ferme décision que «la commission chargée de préparer ces assises sera composée des membres du bureau exécutif national du mouvement de redressement». Elle doit toutefois être élargie à certains membres issus des comités centraux ayant précédé le 8e congrès. Sur la lancée, les fameuses cinq conditions émises par Abdelaziz Belkhadem lors de sa seconde rencontre avec Abdelkrim Abada seront imposées de facto. L'ensemble des membres du comité central issu du 7e congrès et des élus nationaux qui ont soutenu Benflis en se rendant coupables d' «atteinte aux symboles de la République, notamment le président Bouteflika, ont ainsi été sommés de se retirer pour ne plus occuper aucun poste de responsabilité dans les rangs du parti réunifié», stipule l'une de ces conditionnalités. Renseignements pris, il semble que ce communiqué, loin de refléter l'esprit qui avait prévalu lors de la rencontre, comme en avait rendu compte notre article d'hier, ait été rédigé à la hâte par une poignée de personnes. Il pourrait même être dénoncé par le coordonnateur national dès son retour de Dublin, tout comme Hadjar ne manquera pas de s'en démarquer. Saïd Bouhadja, qui assure l'intérim du mouvement en l'absence de Belkhadem n'aurait même pas été mis au courant de cette démarche qui vient relancer le débat autour du règlement futur de la crise du FLN. En effet, face à cette «fausse manoeuvre», selon les termes de bon nombre d'observateurs, il semble que le mouvement de redressement, qui avait toutes les chances de prendre le pouvoir dès le lendemain de la présidentielle, soit en train de se faire distancer par l'autre aile à cause des guerres de leadership, lesquelles n'en finissent plus d'aller de rebondissement en rebondissement. Mais en attendant, l'autre camp, qui semble jouir d'une relative «légitimité» comparée à celle des redresseurs, profite de cette cacophonie pour revenir à la charge avec force et détermination. Nous apprenons ainsi que l'instance exécutive provisoire, mise en place par le comité central issu du 7e congrès, «a rencontré les membres du groupe parlementaire ainsi que l'ensemble des instances de l'APN issues des rangs du FLN (président et vice-présidents. Ndlr), afin de les tenir informés des évènements concernant le FLN, les étapes qui ont été franchies dans le cadre du rassemblement des rangs et de la préparation du 8e congrès». Lors de cette rencontre, dont la date, ni les lieux, n'ont été définis, mais qui montre bien que cette instance, qui contrôle déjà les mouhafadhas et les kasmas, aurait également quelque ascendant sur les élus, il a également été question de l'attitude à adopter vis-à-vis du programme gouvernemental, et de la nécessité d'agir en rangs serrés, histoire de ne pas céder l'espace à ceux qui n'attendent que l'occasion d'accaparer sa place de leader au groupe parlementaire du FLN. Il apparaît ainsi, à la lecture de ce communiqué, que l'instance mise en place en remplacement du bureau issu du 8e congrès cherche toujours la réconciliation au moment où les redresseurs semblent s'être résolus à consommer la rupture. «Une réunion des 56 mouhafehs et président des commissions (électorales) est convoquée par l'instance exécutive nationale pour ce jeudi dans le but d'évaluer la situation au sein de la base du parti, notamment sur le plan organique». Il convient de souligner, à ce sujet, qu'un mois après la présidentielle, aucune mouhafadha n'est tombée entre les mains des redresseurs, dont les rangs sont dispersés même à l'échelle locale. Les coordinateurs locaux, très inquiets, avaient soulevé ce problème lors de la rencontre de ce mardi, sans que des solutions probantes leur soient proposées. Le coordonnateur national, pour rappel, avait mis en avant, au sein de ses fameuses cinq conditions, la nécessité de revenir sur la décision de Benflis, qualifiée d' «arbitraire», de «dissoudre 400 kasmas et 25 bureaux de mouhafadha». Le moins que l'on puisse dire c'est que le débat est relancé sur la forme que prendra la fin du conflit qui secoue le FLN alors que les jeux semblaient être faits il y a de cela à peine quelques jours.