La porte-parole du Parti des travailleurs a dénoncé les intentions des Emiratis qui «ont procédé à l'augmentation du volume horaire des travailleurs algériens (...)» De ces trois aspects de la vie quotidienne, et il y en a tant d'autres, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune en a fait son réquisitoire lors d'une conférence de presse animée hier au Centre international de presse (CIP) à Kouba et durant laquelle ont été présentées les conclusions des travaux et réunions du comité central et du conseil national. Pas moins de 7000 enseignantes sont, selon l'oratrice, victimes de harcèlement moral même au niveau de l'administration. En période de grossesse, ces «enseignantes craignent d'être exclues de leurs postes actuels», souligne tout de go Mme Hanoune. Pour y remédier, elle appelle le gouvernement à la ratification de l'article 103 de l'Organisation internationale du travail (OIT), un article qui assure une meilleure protection à la femme en général. Evoquant le cas des 200.000 écoliers rejetés annuellement par nos écoles, la conférencière use d'un vocabulaire acerbe. «Gravissime», revient à maintes reprises dans ses propos. Et de regretter les cerveaux, dont le nombre est croissant, qui fuient annuellement l'Algérie. «Après une longue carrière, des médecins inscrits en préemploi sont payés à 6000 dinars: la moitié du Snmg», relève la conférencière. Il s'agit d'une déréglementation sans précédent des postes de travail. Et à Mme Hanoune de se baser sur des chiffres rendus publics récemment, en déclarant que 50% des travailleurs en Algérie ne sont pas affiliés à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Revenant sur la commémoration des dockers tués par l'Organisation armée secrète (OAS), Mme Hanoune a saisi cette opportunité pour disserter sur la situation du port d'Alger. Aussi, a-t-elle pointé du doigt les intentions des Emiratis qui «ont procédé à l'augmentation du volume horaire des travailleurs algériens et en paradoxe, la réduction de leur salaire». Par les mouvements de protestation organisés à travers plusieurs régions du pays, les dockers ont exprimé leur indignation et leur refus total d'une éventuelle privatisation des ports. L'exemple des ports d'Alger et de Djendjen semblent suffire pour tirer les meilleurs enseignements. Lors de son discours, l'oratrice a, une fois encore, tiré à boulets rouges sur la politique prônée par Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Elle veut rendre à nos entreprises leur valeur d'antan. Elle cite les multinationales des pays occidentaux et émergents qui ont annoncé la suppression de plusieurs milliers de postes de travail. Profitant de cette journée correspondant à la Journée mondiale de la liberté de la presse, Mme Hanoune a rendu un vibrant hommage à l'ensemble des journalistes. Cepen-dant, elle trouve qu'«un recul sans précédent est constaté dans les médias lourds après l'an 2000». Avant le début de ce 3e millénaire, l'ouverture médiatique, selon la première responsable du PT, «était réelle.» «Aucun pays au monde n'a connu une ouverture comme le nôtre», a-t-elle enchaîné. Elle explique que c'est la régression économique du pays qui a engendré cette dérive démocratique. Elle hausse le ton et dit qu' «incriminer le journaliste est similaire à l'incrimination d'un harraga.» Apostrophée sur le nouveau découpage administratif communal et de wilaya, la porte-parole du PT estime que l'important «est de porter en hausse le nombre des APC pour bien rapprocher la population de l'administration.» Connue pour son franc-parler, Louisa Hanoune vient avec des données chiffrées, de faire pression sur le nouveau-ancien gouvernement afin de trouver des solutions aux problèmes évoqués.