Il ne reste plus de questions à se poser. Les attentats qui ont ciblé le Palais du gouvernement, le chef de l'Etat et la caserne des gardes-côtes de Dellys, sont des indices qui ne peuvent pas tromper. La stabilité de l'Etat, la souveraineté nationale sont en danger d'après la thèse développée par la porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune. Il était dit que la session du comité central du Parti des travailleurs, qui a eu lieu hier au sein de son siège national à El Harrach, ne serait pas comme les précédentes. Le programme actuel du gouvernement concernant les privatisations est vivement dénoncé par la responsable du Parti des travailleurs. Vendre et fermer des usines ne peut servir qu'à «désertifier» l'Algérie. «Il est extrêmement urgent d'apporter des correctifs à l'actuelle politique des privatisations», a souligné lors de son intervention Mme Louisa Hanoune. Elle n'a pas manqué de citer les cas du Zaïre et de la Côte d'Ivoire qui, une fois leurs économies devenues exsangues, ont plongé tout droit dans la guerre civile. «N'oublions pas que nous sommes un pays africain», a-t-elle précisé. Des secteurs juteux existent bel et bien en Algérie et peuvent constituer une proie facile pour les sociétés étrangères fantômes. «Nous sommes en état d'alerte. Nous ne nous tairons pas. Le Parti des travailleurs est vigilant car il a toutes les cartes en main», s'est écriée Mme Hanoune. Et pour bien illustrer son discours, elle cite l'exemple du Venezuela et de la Bolivie qui ont fait l'objet de tentatives de déstabilisation. «Leurs peuples ont dit non», indique la responsable du PT. Et de s'interroger: quel rôle pour l'Etat à l'heure de la globalisation? «Il ne faut pas avoir peur de dire que les problèmes existent, les solutions aussi mais elles sont entre les mains des Algériens», a déclaré la porte-parole du Parti des travailleurs. Une occasion pour ouvrir un vrai débat sur les nouveaux défis qui attendent l'Algérie. Par ailleurs, Mme Hanoune a estimé que les rassemblements et les marches populaires qui ont eu lieu dimanche, se sont faits dans la précipitation. «Nous l'avons su que la veille à 18 heures», a confié la première responsable du PT. «Evitez qu'il y ait banalisation car c'est une question de survie, il est question d'exister», a-t-elle ajouté en substance. Elle a relevé d'autre part, les messages de solidarité parvenus des capitales étrangères. L'Algérie n'est plus seule et son peuple constitue un formidable rempart pour la défense de la nation, de la souveraineté nationale, pour la paix et la réconciliation nationale, a conclu Mme Louisa Hanoune.