Dans un climat politique aussi délétère où les partis n'agissent qu'en fonction de la direction du vent, le PT est la seule formation qui échappe aux crises internes aiguës. Depuis sa création en 1990, le Parti des travailleurs (PT), dirigé par Mme Louisa Hanoune, ne connaît des crises que rarement et dont l'ampleur n'a rien à voir avec celles qui touchent les autres partis et qui ont donné naissance à des scissions aboutissant, parfois, à la création de mouvements parallèles. Cet état de fait a été constaté très récemment à l'issue de la dernière élection présidentielle. Les formations ayant pris part à cette échéance comme le mouvement El Islah et le Front national algérien (FNA) ont hérité de crises qui risquent de perdurer et d'emporter...l'existence politique des ex-candidats. Les autres partis, qu'ils soient dans l'opposition ou dans le pouvoir, connaissent régulièrement des crises internes d'une extrême gravité. Ni le plus vieux parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN), ni le plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) n'ont échappé à ces mouvements de contestation qui naissent à l'intérieur de leurs instances. De ce point de vue, le cas du PT appelle méditation et réflexion. La cohésion dans cette formation n'est certainement pas venue du néant. Et les démissions de certains de ses élus de temps à autre ne font pas de vagues. Après l'élection présidentielle qui a laissé des séquelles au sein des autres partis, le PT vaque le plus normalement du monde à ses occupations et reprend ses activités. S'il est vrai que les décisions de Mme Hanoune, première responsable du parti depuis sa création, prises pratiquement à l'issue des réunions du comité central et du conseil national ne sont pas contestées, il demeure qu'un «mystère» entoure cette situation qui fait que le PT est un parti unique en la matière, du moins pour les partis connus sur la scène politique nationale. Cette situation est liée, selon un observateur bien au fait de la chose politique, à l'absence de guerre de leadership qui est à l'origine des conflits et problèmes qui minent les autres formations. Pour cet observateur, le parti de Louisa Hanoune ne connaît pas réellement une stabilité, pour ainsi dire, mais «il est dans une sorte de stagnation du moment que le parti n'a pas un concurrent direct de la responsable du parti et qui peut lui contester sa place ou lui faire de l'ombre». Mais dès lors que cela dure déjà depuis presque 20 ans, d'autres pistes s'imposent. Le porte-parole du parti, M.Djelloul Djoudi, que nous avons joint au téléphone, a expliqué cette situation par le fait que les militants, élus et cadres du parti, respectent les statuts particuliers, les règles et les principes de la formation. «Notre parti est un parti socialiste qui défend les intérêts de la nation et dont la démocratie interne est sans faille», a-t-il souligné. Il faut dire en ce sens que le Parti des travailleurs qui a instauré des traditions politiques dans sa prise de décision n'a jamais failli. La consultation et les débats ont toujours caractérisé ses positions. Le parti rend également toujours compte des travaux et activités de ses instances. Aussi, selon certains analystes, cette cohérence est le résultat direct des débats qui se tiennent au sein des instances du parti avant de prendre une quelconque décision. Entendre par là qu'aucune décision engageant la position du parti n'est prise unilatéralement par la secrétaire générale. Même controversées et sévèrement critiquées par les observateurs de la scène politique nationale, comme la participation à l'élection présidentielle et le vote pour la révision de la Constitution, les positions du PT ne provoquent que rarement des dissensions parmi ses cadres. «Nous travaillons dans une démocratie totale», a ajouté encore M.Djoudi. Aussi, le PT est l'un des partis qui ont proposé d'introduire des modifications à la loi électorale de sorte qu'il sera interdit aux élus de pratiquer le «nomadisme politique». Cela étant, il est à souligner que cette stabilité sur le plan organisationnel que connaît le Parti des travailleurs est préconisée par les observateurs, seule à même de réhabiliter la noblesse de la pratique politique. Selon eux, la stabilité interne dans les partis limite les dégâts politiques comme le nomadisme, l'opportunisme, les fuites en avant...