Dans toutes les cités universitaires et les instituts, la colère gronde. De multiples actions de protestation surviennent quotidiennement. La crise couve depuis quelques mois, voire des années. Depuis le début de l'année, les campus sont sous tension. L'année blanche se profile à l'horizon pour les étudiants de la faculté de médecine. Au comble de l'exaspération, les étudiants résidant à la cité universitaire de Boukhalfa sont en grève illimitée depuis une semaine. A Oued Aïssi et Rehahlia, la colère gronde. Les résidants ont fermé les sièges des deux administrations ainsi que les restaurants depuis trois jours. A l'origine de cette colère, des agressions quotidiennes subies par les étudiants et le climat délétère qui y règne depuis des années. En effet, après l'agression à l'arme blanche d'un résidant a la cité de Oued Aïssi, les comités autonomes ont tenu une réunion d'urgence pour décider de différentes actions à mener afin de rétablir la sécurité. A Boukhalfa, la même cause a produit le même effet. Un étudiant a été poignardé dans la cour de la cité lors d'un gala étudiant par des individus inconnus. Avant-hier, les étudiants ont initié une marche pour manifester leur ras-le-bol de cette situation qui dure depuis des années. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de leur réunion, les résidants de Oued Aïssi et Rehahlia interpellent le wali sur l'état d'insécurité qui perdure, selon leurs propos, dans l'indifférence totale des agents de sécurité. Cette violence se manifeste, toujours selon le même document, par des menaces, agressions à l'arme blanche, insultes et intimidations quasi quotidiennes. Cette réunion des comités autonomes, qui s'est tenue le 3 du mois en cours, leur a permis de sortir avec un agenda d'actions qu'ils comptent mener jusqu'au bout. Depuis dimanche, le restaurant a été fermé jusqu'à l'engagement d'un effectif de travailleurs digne de ce nom, selon leurs propos. Le service est actuellement assuré par des étudiants volontaires. Puis, c'est le redéploiement du service de sécurité et l'identification du personnel de service par des tenues et des badges qui est demandé. Comme action de pression, les étudiants ont procédé à la fermeture de l'administration et de la Douc jusqu'à la résolution définitive de tous les problèmes. La cité de Boukhalfa, quant à elle, est sous perfusion suite au bras de fer qui oppose les étudiants à l'administration. Après une marche, ces derniers sont entrés en grève illimitée. Cependant, en plus des problèmes liés directement à l'insécurité, les étudiants mettent en avant une préoccupation relative, celle-ci, à leur volonté de conserver le statut public de l'université algérienne. Dans leur déclaration, les étudiants de Oued Aïssi affirment que cet état de fait vise à imposer à la communauté universitaire des réformes qu'elle refuse catégoriquement. Parallèlement à cela, il est à signaler aussi la crainte des étudiants de la faculté de médecine d'être confrontés au spectre d'une année blanche qui se profile au vu de la grève illimitée des enseignants universitaires et docents en dépit des assurances avancées par le chargé de communication du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.