«Cette quantité de lait aurait été importée et dédouanée au port de Ghazaouet», selon les propos de M.Lareidj, responsable régional des Douanes de la lutte contre la fraude. La contrebande fait encore des ravages. Le fait n'est pas nouveau en Algérie. Compte tenu de l'ampleur qu'il a pris ces dernières années, le phénomène s'est banalisé. Seulement, cette fois-ci, il ne s'agit plus de carburants ni de cheptel...mais bien de l'agroalimentaire. Une opération de contrebande concernant près de 25 tonnes de lait en poudre a été avortée mardi dans la bande frontalière algéro-marocaine, apprend-on de la Direction régionale des douanes de Tlemcen. Selon Mustapha Lareidj, responsable régional des Douanes de la lutte contre la fraude, ses services ont, lors de leur enquête, suite à des renseignements exploités, procédé à la perquisition de trois domiciles au lieu-dit El Harcha (Souani), une localité située sur la bande frontalière algéro-marocaine. Une fois l'autorisation de perquisition délivrée par le parquet, les éléments des Douanes ont fouillé cette maison à l'intérieur de laquelle ils ont saisi 1000 sachets de lait en poudre destinés à la consommation. Deux individus ont été appréhendés et font présentement l'objet d'une enquête, tandis qu'un troisième a réussi à prendre la fuite. «Cette quantité de lait aurait été importée et dédouanée au port de Ghazaouet», selon les propos de M.Lareidj. Sachant que le lait en poudre est un produit stratégique soutenu par l'Etat, d'autres enquêtes de grande envergure concernant l'importation de ce produit vital et sa destination finale sont en cours. Le Maroc devient, par excellence, la plaque tournante permettant le passage illégal de tout produit à usage dangereux. Chaque année, les marchés algériens se trouvent inondés par ce genre de produits. Le risque devient immense et les conséquences tragiques. Depuis le début de l'année, les wilayas de Djelfa et Laghouat ont connu, à elles seules, 152 cas de fièvre dangereuse due à la consommation d'une poudre non contrôlée. L'inquiétude monte d'un cran sachant que ce genre de fièvre connaît dans certains cas des issues fatales. Le coup est également dur les pouvoirs publics. La contrebande du carburant a donné, pour sa part, du fil à retordre aux services sécuritaires concernés. Depuis quelques mois, les gardes-frontières de l'est, l'ouest et du sud du pays ont saisi pour la période allant du 16 février au 3 mars de cette année plus de 67.000 litres, selon un bilan établi à partir des bulletins envoyés à notre rédaction par les services de la Gendarmerie nationale. Ces produits proviennent de Tunisie et du Maroc. Ainsi, les frontières ouest et est du pays sont devenues de véritables passoires où prolifèrent les trafiquants de carburants.