Des banques tunisiennes, marocaines et allemandes attendent l'agrément de la Banque d'Algérie. Le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, Abderrahmane Benkhalfa, nous a confirmé que les deux banques tunisiennes, Amen Bank et la Banque internationale arabe tunisienne (Biat) sont toujours en attente d'obtenir leur agrément de la part du Conseil de la monnaie et du crédit. Le même responsable a précisé que d'autres banques sont toujours «dans le pipe», sans révéler leur identité. D'autres sources affirment que deux autres banques marocaines sont dans le même cas. Il s'agit de la Banque marocaine du commerce extérieur (Bmce) et d'Ettijariwafa. La Deutsche Bank a aussi exprimé sa volonté d'étendre ses activités en Algérie. Son vice-président, Caio Koch-Weser, s'est même déplacé en Algérie pour annoncer la nouvelle mais depuis, il n'y a eu aucune suite à cette demande. Deutsche Bank est déjà en partenariat avec Strategica, ce qui n'est pas fortuit car elle compte développer les services financiers que les autres banques n'ont pas proposés jusqu'ici. Il s'agit, entre autres, de conseils en fusions et acquisitions et de structuration d'opérations de privatisation ainsi que des émissions et de placements d'instruments de dette ou encore l'introduction en Bourse et le financement de projets. Ce n'est pas la première fois que la Banque d'Algérie reçoit des dossiers de demandes d'agrément auxquels elle ne réserve pas de suite immédiate. Son gouverneur, Mohamed Laksaci, avait même donné, il y a quelques années, le nombre d'une dizaine de banques qui sont dans ce cas. Pourtant, la Banque d'Algérie reconnaît que dans toute économie, le système bancaire et financier «joue un rôle déterminant de soutien à l'activité économique». Dans beaucoup de pays émergents et en développement, dont l'Algérie, «le rôle des banques dans le financement des investissements productifs est d'autant plus accru en raison du faible niveau de développement des marchés financiers», est-il également souligné par cette institution. Son raisonnement est simple. Elle estime qu'il est vital pour l'économie, et c'est l'une des leçons à tirer de la crise financière internationale en cours, que la solidité du système bancaire et financier soit renforcée et préservée avant de penser à enrichir le paysage bancaire. Il s'agit donc d'une étape vers le renforcement de la régulation et de la surveillance du système. En Algérie, le développement du secteur bancaire a déjà été marqué par une série de réformes engagées depuis la promulgation de la loi bancaire de 1990. Il s'agit, entre autres, de la mise en place de la réglementation bancaire et prudentielle conforme aux standards internationaux, de l'assainissement des banques publiques et leur développement fonctionnel, de la mise en place des organes de supervision bancaire et leur renforcement en permanence. Mais ce ne sont pas les seules raisons de cette situation. En effet, la Banque d'Algérie a demandé, en décembre, aux banques d'augmenter leur capital pour passer, en un an, de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars. S'agissant des établissements financiers et des succursales, le capital passera de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars. Les banques devront alors revoir leurs calculs pour se conformer à ces décisions. La Banque d'Algérie a constaté que les premières réformes financières engagées au cours des années 1990 se sont accompagnées par des défaillances de petites banques privées, voire la faillite de certaines d'entre elles, débouchant sur des retraits d'agrément entre mai 2003 et début 2006 et l'indemnisation des déposants au moyen des ressources du fonds de garantie des dépôts.