Soixante jeunes bénéficieront d'une formation d'une année à Béchar et en France. Pour faire face au phénomène des harraga et surtout aider les jeunes en difficulté à surmonter leurs problèmes, l'association Passion du Djanoub propose une formation d'une année répartie entre le sud du pays (Béchar) et la France, pour soixante jeunes ayant déjà été entraînés par cette mésaventure. Voilà une solution pour un problème que l'Algérie porte comme une verrue. Elle n'est pas parfaite mais c'en est une. «Devenir acteur de sa destinée plutôt que de subir les affres de la vie à travers des paroles telles que le "mektoub", est le premier pas à faire pour les jeunes Algériens. Notre mission est donc de leur redonner confiance et de leur permettre une insertion professionnelle dans leur pays», a souligné Mme Zohra Sahli, présidente de l'association Passion du Djanoub, lors d'une conférence de presse tenue hier à l'Institut national de formation supérieure des cadres de la jeunesse. L'initiative de l'association, qui est la première du genre en Algérie, serait axée sur la réflexion visant la reconstruction de l'individu et de ses repères, où le possible vient juste après l'impossible, a appuyé Mme Sahli. Ainsi, cette formation, qui débutera en octobre prochain à Béchar, cible les jeunes dont la tranche d'âge se situe entre15 et 25 ans et ayant «tenté» une ou plusieurs fois la harga. «Le déroulement du programme se fera au début par un bilan psychologique avec un travail d'hygiène mentale par le biais d'une discipline qui est les arts martiaux. Par la suite, faire un bilan des acquisitions à travers des activités où le rôle des tuteurs et formateurs sera mis en relief par leurs expériences dans le monde professionnel. Par la même occasion, nous appelons les chefs d'entreprise, managers ou autres qui ont réussi dans leur vie en passant par des échecs de nous aider dans cette mission afin d'être des références de volonté», a ajouté Mme Sahli. D'autre part, selon la présidente de l'association Passion Djanoub, la liste de ces jeunes sera communiquée par le ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, et dont des entretiens seront faits en juin prochain avec un contrat d'engagement signé par ces jeunes afin de vivre cette expérience tout au long de la période de formation. Il y a lieu de souligner que la réalisation de ce programme se fera avec la collaboration du ministère de la Solidarité nationale, de la wilaya de Béchar et de certaines commissions européennes afin de permettre à ces jeunes une insertion professionnelle avec des projets à concrétiser. Par ailleurs, concernant le choix du lieu situé au Sud, selon Mme Zohra Sahli, cela renvoie à «une similitude où l'homme a une dimension personnelle qui peut être un moment de transformation dans le but recherché par notre association». En somme, vu l'ampleur de cette migration clandestine et dont la liste de morts ne cesse de s'allonger, trouver des solutions concrètes est l'objectif que se donne l'association Passion du Djanoub. Il faut savoir que cette association est impliquée dans des travaux portant sur les questions de la jeunesse et de la migration. L'association est membre des Nations unies pour le Programme développement et migrations et aussi membre de l'Union euro- méditerranéenne. L'intérêt que porte cette association aux jeunes Algériens est d'autant plus louable qu'elle incite les jeunes à réaliser des projets dans leur pays, notamment au moment où la conjoncture économique mondiale est critique. L'enjeu majeur de l'association est donc de redonner une chance aux jeunes pour se reconstruire par la formation du savoir-être et savoir-faire.