Ce nouvel attentat renseigne sur les profondes mutations opérées au sein des GIA. Le nouvel attentat perpétré - encore - aux portes d'Alger, porte le bilan des massacres commis à la lisière de la capitale à 22 personnes assassinées en 15 jours. Ce nouvel attentat commis avant-hier vers 21h à l'embranchement routier de Fouka, à quelques dizaines de mètres de la zone industrielle de Bou Ismaïl a été exécuté «comme à la parade». Deux jeunes, âgés entre 22 et 25 ans selon les témoignages, prennent le minibus en partance pour Koléa à partir de la gare routière de Bou Ismaïl. Ils sont vêtus de tenues d'été comme pratiquement tous les jeunes et portent pour l'un un petit cabas de sport et pour l'autre un sac. Arrivés audit embranchement, les deux jeunes se lèvent et demandent au chauffeur de marquer un arrêt. Dès que le premier descend, il se place du côté du chauffeur sur lequel il tire une balle dans la tête, l'autre tire sur un voyageur assis près de la porte qu'il tue sur le coup. S'ensuit une panique générale à l'intérieur du microbus et chacun se rue vers la porte de sortie. Désemparés, peut-être, par le nombre des voyageurs descendus sur le côté droit de la chaussée, les deux tueurs se replient dans les champs environnants, où certainement un véhicule les attendait eu égard, disent les riverains, «à la difficulté de se déplacer rapidement dans cette région de champs et de vergers». Les responsables locaux de la police de Bou Ismaïl se sont refusés à toute déclaration et se sont contentés de dire que les deux corps ont été transférés aussitôt à la morgue de l'hôpital de Koléa pour identification et qu'une opération de recherche a été déclenchée. Ce nouvel attentat renseigne davantage sur les profondes mutations opérées au sein des GIA, car il ne ressemble en rien à celui de Zéralda ou à celui de Khraïcia. Il n'y a que l'heure qui reste fixe: toujours à la tombée de la nuit (entre 21h et 22h pour les trois attentats) afin de permettre un repli rapide vers les refuges disséminés dans le tissu urbain, avant que le groupe ne se fonde, à la levée du jour, dans la foule bigarrée et composite des villes. Le profil jeune des guérilleros urbains, «à la page», l'arme automatique à l'appui est une efficacité dans le repli qui laisse les poursuivants - comme toujours - sur le carreau. Voilà les nouvelles formes du terrorisme. Mais quelles seront les nouvelles formes de lutte?