On ne s'attendait pas à une telle énergie. Nous fûmes agréablement surpris par le bagou du chanteur et le punch de ses musiciens. Il est l'Alicia Keez de la Suède, a la voix de Maron Five, joue de la soul comme Stevy Wonder, avec une jolie frimousse à la Graig David, le tout avec une élégance née d'un Lionel Richie ou d'un Sting..Lui c'est le chanteur Stephen Simmonds, fils d'un musicien de la Jamaïque et d'une Suédoise, ayant passé toute son enfance à Stockholm. Il fut découvert par le producteur suédois Peter Cartiers en 1995. Son premier album Alone est sorti en 1997, et son premier grand succès fut Tears never dry qui resta très longtemps au top 50 suédois. Depuis, il s'est produit, entre autres, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Il a chanté avec un grand nombre d'artistes mondialement connus. Accompagné de trois talentueux musiciens: Anders Hedlund à la batterie, Andreas Unge à la basse et Jesper Nordenstrom au clavier, tous trois bons musiciens, bien connus par le public suédois, Stephen Simmonds a enflammé la scène de la salle Ibn Zeydoun. Dimanche soir il a inauguré le 10e Festival culturel européen, un événement qui verra la participation d'une centaine d'artistes de seize pays, célébrant les 30 ans de délégation de la Commission de l'Union européenne en Algérie, notamment. Dans son allocution de bienvenue, l'ambassadrice, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Laura Baeza, s'est félicitée de cette manifestation qui représente «l'un des plus importants rendez-vous culturels de l'Union européenne en Algérie». Elle a aussi relevé que la partenariat bilatéral entre l'Europe et l'Algérie «se développe davantage dans différents secteurs et domaines», indiquant qu'une enveloppe budgétaire d'une valeur de 500 millions d'euros a été consacrée à la réalisation de plusieurs projets en cours. Puis le concert pouvait commencer. On ne s'attendait pas à une telle énergie. Nous fumes agréablement surpris par le bagou et le punch de ce groupe. Stephen Simmonds and friends a durant 90 minutes, gratifié le public de la salle Ibn Zeydoun d'un programme musical riche en rythmes, mêlant soul, jazz, blues et rock ou encore reggae, oscillant entre des ballades et des morceaux survoltés. Véritable show-man, Stephen Simmonds invitait le public à taper des mains et suivre le tempo. Il ne s'est pas fait prier pour rajouter un titre au programme, vu l'engouement général. Invitation au partage et aux échanges culturels, le concert a pris cette diction au pied de la lettre en conviant l'artiste Joe Batoury à une «joute» musicale, voix et gumbri pour interpréter deux morceaux tirés du patrimoine afro-gnawi, Sidi bel Ahcine et Baba Hamouda. Et faire lever de sa chaise une fois encore tout le public. Stephen Simmonds s'est déclaré content de venir jouer pour la première fois en Algérie en compagnie de formidables musiciens, eux aussi vêtus comme des dandys britich, très classe en costards gris et chaussés de baskets blanches. Quatre musiciens dans le vent, dont Stephens au piano, ont permis à l'assistance de voyager grâce à des morceaux flirtant avec le jazz et le Rn'b, à l ‘instar de Were is my love? Dont be cry my sister, Let it go ou encore Beautiful day etc. Notons que le gnawi a mis en émoi la salle Ibn Zeydoun. L'ambiance était telle que l'ambassadrice de Suède a, dans le feu de la danse, entraîné la chef de cabinet du ministre de la Culture, Zehira Yahi, à quitter sa chaise pour danser. Mais celle-ci n'a pas mis longtemps pour se rasseoir laissant l'ambassadrice de Suède seule, comme une grande à se déchaîner, avec des enfants sur les rythmes gnawis. Ce fut véritablement un bon moment de plaisir et de musique. D'autres concerts sont prévus à Alger, Constantine, Béjaïa, Tlemcen et Oran, tout au long du Festival, dont la Norvège est l'invité d'honneur, même si elle n'est pas encore membre de l'Union européenne. Le Festival prendra fin le 31 mai par un gala du groupe Gaâda Diwan Béchar, célèbre par ses chants et mélodies du Sahara exécutés sur des rythmes de jazz ou de blues. Une tradition désormais de clôturer le festival avec un groupe algérien. On se souvient d'ailleurs de la grande «frénésie» qui a entouré la venue du groupe Gnawa Diffusion où la moitié du public était restée dehors faute de places. On a dû le ramener une seconde fois mais cette fois-ci pour se produire à l'Agora de Riadh El Feth, en plein air. «Ce festival se veut un instrument pour l'échange interculturel, indispensable pour assurer le maintien de la paix et de la cohésion dans le monde, et il est l'occasion de montrer toute la diversité culturelle européenne», a affirmé Mme Baeza lors d'un point de presse animé la veille de cette manifestation et consacré à la présentation de son programme...Rendez-vous est donc pris aujourd'hui avec la Pologne et le duo Mizerski.