Pour l'ex-ministre, la décision de dissoudre cette institution n'est pas l'affaire d'un parti, mais revient au peuple. Intransigeant. Il ne veut surtout pas changer son fusil d'épaule. Il s'agit du président du MSP, M.Bouguerra Soltani, qui s'est prononcé, hier, contre la dissolution de l'APN. «Au MSP nous sommes pour la stabilité des institutions de l'Etat», précise-t-il, en marge d'une rencontre avec les cadres de l'information tenue au sein du parti. Pour l'ex-ministre, la décision de dissoudre cette institution n'est pas l'affaire d'un parti, mais revient au peuple: «L'Assemblée a été élue par le peuple, et lui seul est en mesure de mettre fin à sa mission.» Sans surprise donc, le premier responsable du MSP conforte la position du président de l'APN, M.Abdelaziz Ziari, et confirme que même si ce dernier n'était pas mandaté officiellement par les parlementaires (comme l'a défendu Hanoune), plusieurs formations au sein de la chambre basse, qui ont choisi à ce jour le silence, partagent sa position sur la question. Rappelons qu'entre la secrétaire générale du Parti des travailleurs et le président de l'APN, des mots très durs ont été échangés au sujet de l'avenir de la 7e législature. «Que représente une voix sur les 35 millions d'Algériens? Cette formation ne possède que 13 députés sur 388 siégeant à l'APN», dira Ziari lors de son passage sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Il ira plus loin en s'adressant directement à Hanoune pour lui affirmer «(qu) elle pourra dissoudre le Parlement le jour où elle sera majoritaire dans cette institution élue». La responsable du PT a souligné quant à elle, qu'il était inadmissible d'engager toute une Assemblée représentée par plusieurs partis contre une seule personne. «Agissez en diplomate, M.Ziari», lance-t-elle l'accusant de vouloir défendre son intérêt personnel, à savoir son siège de président. Dans un autre chapitre, le président du MSP a fait savoir que son départ du gouvernement n'obéissait à aucune pression. Réagissant à une question de L'Expression, il confirme qu'il est prêt à retourner au gouvernement si le devoir l'appelle. «Je reste entièrement au service de l'Etat. Je ne fuirai jamais mes responsabilités.» En s'étalant sur cet épisode, le ministre d'Etat sortant rappelle de prime abord qu'il n'a pas démissionné du gouvernement. «J'ai demandé au Président de la République de me libérer pour m'occuper de la restructuration du parti. Je le remercie d'ailleurs de sa compréhension.» Et à Soltani de renvoyer la presse au communiqué du Conseil des ministres. Soltani aurait-il pu éviter une crise à son parti s'il s'était retiré du gouvernement plus tôt, sachant que c'était là l'une des revendications principales des cadres durant le 4e congrès? Ce dernier dément et insiste que son poste ministériel n'a rien à voir avec les troubles que connait le parti. «Je ne pouvais pas me désengager de mes responsabilités au sein du gouvernement avant la présidentielle.» Soltani soutient qu'il avait l'intention de démissionner avant, mais qu'il attendait uniquement le renouvellement du gouvernement. Cette déclaration est en contradiction avec la démarche qu'il a eu durant et après le 4e congrès. En effet, Soltani soutenu par le conseil consultatif revendiquait à qui voulait l'entendre que le cumul des deux fonctions (président du parti et ministre d'Etat) ne pose pas de problème. Interrogé sur l'action du gouvernement, M.Bouguerra Soltani s'est montré très peu prolixe rappelant que sa formation est minoritaire aussi bien au gouvernement qu'au Parlement: «Nous sommes incapables de réagir puisque nous ne constituons pas une force dans ces institutions». «Dans les grandes démocraties, poursuit-il, la parole est donnée à la majorité. Un principe que nous respectons», atteste-t-il. Soltani cite à titre d'exemple les projets de loi proposés par son groupe parlementaire, rejetés dans leur majorité par le bureau de APN, excepté celui ayant trait à la dépénalisation du délit de presse approuvé, selon ses dires, la semaine précédente par le bureau de Ziari.