Ce ne sera pas la crise financière internationale qui va bouleverser les méthodes de gestion des réserves de change en Algérie. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, l'a rappelé la semaine dernière en s'exprimant, notamment sur la poursuite du placement de son capital sous forme de bons du Trésor auprès des banques américaines. Un soutien de taille a été apporté par le FMI à ce mode de gestion. Djoudi ne s'est pas privé de souligner que le Fonds a salué la politique réussie de l'Algérie en matière de gestion de ses ressources financières. Cette réussite, dont le ministre se réjouit, concerne en premier lieu les réserves de change à l'étranger. Le ministre est conscient que la crise économique mondiale n'a pas tardé à avoir des répercussions sur eux, notamment par la baisse des taux d'intérêt. Mais il semble privilégier la sécurité par rapport à la rentabilité. Une fois que cette précision est apportée, le même responsable rassure en disant que la question des taux n'aura pas d'incidences sur le capital en devises de l'Algérie auprès de ces banques. Expliquant les raisons de cet optimisme, Djoudi a souligné que l'Algérie avait pris toutes les mesures nécessaires durant ces dernières années pour maintenir le niveau de ses réserves de change à l'étranger. La prudence du gouvernement algérien a été payante jusqu'à présent car il a toujours refusé de prendre des risques. Par exemple, il n'a pas cédé aux sirènes de l'ultralibéralisme puisqu'il s'est s'abstenu de placer les réserves du pays dans des fonds souverains. Ce refus de placer les réserves de change dans des fonds souverain est toujours dicté par l'attachement sans faille au principe de sécurité. A posteriori, le ministre ne peut que mettre en avant le fait que les pays qui ont eu recours à ce genre de fonds ont subi des pertes énormes suite à la crise financière mondiale. Les pays du Golfe constituent l'exemple le plus édifiant à cet égard. La préférence est alors accordée à des mesures internes comme celle de la création du Fonds de régulation des recettes engrangeant 60 milliards de dollars, soit 40% du PIB. La gestion des avoirs de l'Etat a été aussi caractérisée par le remboursement anticipé de la dette extérieure. Même si l'accumulation des réserves est un fait qui consolide la position de l'Algérie sur le plan mondial, il ne faut pas perdre de vue que la facture d'importation de 40 milliards de dollars par année peut remettre en cause cet équilibre. La chute du prix du baril de pétrole ne permet plus d'obtenir près de 80 milliards de dollars en recettes d'exportations des hydrocarbures comme en 2008. En effet, 140 milliards de dollars de réserves de change peuvent être épuisées en quelques années.