L'Algérie a enregistré un taux de croissance hors hydrocarbures sans précédent estimé à 6,4%. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de l'ouverture de la journée d'étude sur l'évaluation des réformes bancaires et financières mises en œuvre depuis 2004. Le premier argentier du pays s'est penché sur les diverses facettes de la réforme qui sont la réforme bancaire, la réforme du secteur des assurances, et le marché financier. En effet M. Djoudi a affirmé que le marché algérien est en mouvement mais il n'a pas atteint un niveau suffisant en ce qui concerne le nombre d'acteurs et de produits bancaires. Interrogé sur l'éventuelle création d'un fonds souverain, Djoudi s'est montré très prudent sur cette question en admettant que la création de cette catégorie de fonds de placement exigeait un profond examen. C'est une idée à laquelle il faut bien réfléchir car il faut avoir les moyens, les ressources humaines et mettre en œuvre éventuellement des partenariats pour essayer de décider où et comment investir, si on doit le faire à l'extérieur. Or, plusieurs experts financiers se sont prononcés en faveur de la création d'un fonds. Aussi, cette question est liée à la polémique remise au goût du jour après la déclaration de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des mines, qui s'est dit favorable à la création d'un fonds souverain d'ici 4 à 5 ans pour la gestion des 110 milliards de dollars de réserves de change dont dispose le pays. Dans ce sillage, beaucoup de voix se sont élevées il y a quelques mois contre le placement de ces réserves en bons du Trésor américain à cause, notamment, de la dévaluation du dollar. En outre, et s'agissent des trois volet de la réforme, et pour ce qui est du premier volet, celui des banques et des moyens de financement, M. Djoudi a mis l'accent sur les banques et les opérateurs économiques lesquels doivent augmenter leur capital et prendre des risques pour intensifier les activités et le financement de l'économie nationale, et ce, afin de conforter le mouvement d'investissements qui est en croissance en Algérie. Dans ce sens, l'argentier a déclaré que la participation des banques aux investissements est estimée à 25 %, tout en rappelant les dispositifs et les politiques initiés par l'Etat pour soutenir l'économie nationale. Par ailleurs, le ministre à mis en exergue la nécessité de développer le cadre juridique en matière des paiements bancaires, notamment de la monétique, de doter le Trésor algérien d'un système de paiement de type bancaire et de trancher la question de la généralisation d'un système d'identification bancaire afin de mettre fin aux contraintes que les investisseurs étrangers trouvent. Selon lui, la réforme bancaire s'intègre dans un ensemble de la réforme financière. Sur la question de l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), l'argentier du pays a réaffirmé encore une fois que l'arrêt de l'opération d'ouverture du capital de cette banque est une mesure préventive prise par les autorités publiques pour protéger le marché. Avant d'ajouter qu'aucune échéance n'a été fixée pour la reprise du processus, tout en rappelant qu'il y a eu une crise sur le marché hypothécaire américain, ce qui a causé des pertes considérables aux banques internationales. Ce qui pousse l'Algérie a être attentive, afin d'avoir une certaine visibilité sur ces pertes et savoir comment les stratégies de ces banques ont évolué. Et c'est à partir de ce moment également que l'Algérie va apprécier le processus d'ouverture du capital. L'évaluation sera également faite sur la base des bilans des banques étrangères qui sera clarifiée, pour connaître l'impact des risques. Sur cette base, sera effectuée la démarche de l'Algérie qui sera, selon le ministre, la plus pragmatique et la plus prudente possible. A noter également qu'une réunion avec les participants aux ateliers de travail aura lieu dans dix jours pour faire le bilan des réformes et leur évaluation.