À travers, entre autres instruments, le Fonds national d'investissement, l'Etat compte accroître les crédits aux entreprises. Il est internationalement reconnu que l'Algérie a fait le bon choix en optant pour la prudence dans sa gestion des réserves de changes. Placer, depuis de longues années, ses ressources en devises dans des actifs ou des dépôts sécurisés et ce, en dépit de la faiblesse des taux d'intérêt, a donné lieu à des résultats satisfaisants. D'autres pays ont pris des risques énormes en optant pour les fonds souverains. Or, ces derniers ont perdu, à cause de la crise économique mondiale, plus de 30% de leur valeur. Karim Djoudi, ministre des Finances, rappelle les conclusions favorables d'une délégation d'experts du Fonds monétaire international (FMI), qui était en visite en Algérie il y a quelques jours. Ils ont reconnu à notre pays, avoue-t-il, sa bonne gestion budgétaire, celle des réserves de change et de la dette, voire la bonne conduite des affaires économiques. L'Algérie va-t-elle puiser dans le fonds de régulation des recettes pour faire face à ses diverses dépenses ? La réponse du premier argentier du pays est claire : “Nous avons créé ce fonds pour couvrir deux types de dépenses, à savoir la réduction de la dette et les déficits projetés du Trésor”. Le fonds peut, par conséquent, être utilisé pour faire face aux moments difficiles. “Si la crise persiste, nous allons utiliser une partie de ce fonds mais avec le même niveau de dépenses que nous avons engagées jusqu'à maintenant”, explique le ministre des Finances dans son intervention, jeudi dernier, au cours de l'émission “Evénement à la une” de la radio Chaîne III. Il faut rappeler que la loi de finances a été établie sur la base d'un baril de pétrole à 37 dollars. Et les cours avoisinent actuellement les 42 dollars. M. Djoudi estime que l'Algérie peut s'assurer d'une couverture de trois années en utilisant cette rente sans compter le fait que l'endettement interne a été déjà sensiblement réduit. Néanmoins, les objectifs du pays sont orientés, précise-t-il, vers l'accroissement et la diversification de la production, la création d'emplois et de richesses. “C'est le but recherché à travers les différentes actions mises en œuvre sur le plan économique. Simultanément, nous avons une autre action, liée, celle-ci, à la gestion des équilibres interne et externe”, affirme Karim Djoudi, qui ajoute que cette bonne gestion permet une meilleure visibilité à moyen terme contrairement à certains pays qui gèrent au jour le jour. “Ce qui nous permettra de suivre l'évolution de la situation sur le marché international et de pouvoir faire face à nos engagements internes”, souligne-t-il. Interrogé sur les surliquidités constatées au sein des banques, M. Djoudi relève que celles-ci ont pour origine la mobilisation interne de l'Etat et la monétisation de recettes extérieures. Et avec la forte croissance des prix des hydrocarbures, il a été enregistré, poursuit-il, une masse de liquidités dans les banques via entre autres, la Banque extérieure d'Algérie qui domicilie Sonatrach. Face à cela, l'activité du crédit a évolué mais pas au même rythme, ce qui a engendré cet excédent de liquidités. Cependant, la croissance de crédits à l'économie a atteint plus de 18% en 2008 et 15% l'année précédente. Mieux encore, pour les années à venir, le ministère compte avec le fonds d'investissement national, les filiales de capital investissement, de sociétés de leasing et le renforcement des fonds propres des banques qui ont été doublés depuis deux ans afin d'augmenter leurs capacités d'engagement, accroître les prêts dédiés à l'économie. Par ailleurs, le ministre a annoncé l'installation au sein de son département, d'un groupe de travail qui planche sur les délits des banquiers et les possibilités de flexibilité qui pourraient être créées entre la banque et la clientèle. Badreddine KHRIS