La tendance est vers la baisse de la facture d'importation alimentaire. La nouvelle ne pourra que soulager les ménages avec cette assurance de l´Office national interprofessionnel du lait selon laquelle le prix du sachet de lait n´augmentera pas à 45 DA. Cette revendication n´est pas «objective», a fait savoir M.Abdelhafid Henni, directeur de l´Onil, hier sur les ondes de la Chaîne III. Cette assurance se base sur deux principales donnes. Il y a tout d´abord le facteur conjoncturel favorable à notre pays. Henni rappellera dans ce sens que les cours mondiaux de la poudre de lait ont chuté de 50%. Mais le plus important, poursuit-il, ce sont «les efforts consentis par l´Etat pour le développement de la filière de lait cru, à travers l´encouragement de la production nationale par le biais de mesures incitatives». L´orateur s´attardera sur le deuxième volet. Pour l´exercice 2009, il y a, selon lui, une réduction programmée du volume physique d´importation de 400.000 tonnes de poudre de lait, soit l´équivalent de 100 millions de dollars au courant du premier trimestre 2009. Ce n´est pas tout. L´appui de l´Etat au secteur s´est traduit, pendant la même période par l´augmentation de la collecte, qui est passée à 98 millions de litres. «Selon nos prévisions, plusieurs laiteries collecteront en 2009 trois fois plus de lait qu´en 2008», a-t-il déclaré. Certaines laiteries collectaient en moyenne entre 5000 et 100.000 litres/jour. Cette quantité augmentera jusqu´à 60.00 litres/jour cette année. La filière connaît aujourd´hui une meilleure maîtrise par l´Onil. La mise en place effective de la commission interprofessionnelle qui réunit l´ensemble des opérateurs (éleveurs, collecteurs et transformateurs), y est pour beaucoup. Mais ce saut qualificatif de la filière est lié surtout à la révision du système d´aide aux opérateurs et jugé auparavant trop long et pénalisant. Ce système se base sur trois principaux mécanismes: il y a tout d´abord le Fonds national de régulation de la production agricole qui verse des aides directes aux éleveurs, collecteurs et transformateurs sur la base de contrats de performance, ensuite, il y a tout le dispositif d´accompagnement en matière d´investissement sur la base du Fonds national d´investissement agricole financé en partie par l´Etat; enfin, le crédit Rfig. Dans le chapitre des subventions, M.Henni estime à 8 millions de dinars la valeur d´aide directe accordée par l´Etat aux opérateurs de la filière. «Désormais, ces derniers percevront leurs primes directes d´une manière plus rapide. En d´autres termes leurs comptes seront alimentés chaque mois.» L´objectif de l´Etat étant de réduire la dépendance alimentaire de l´Algérie, cela est de l'ordre du «possible», selon Henni. Les contrats de performance signés sur cinq ans, 2009-2014 indiquent premièrement une réduction de la quantité de lait cru importé estimée à 400.000 tonnes déjà en 2009. Et une réduction de 10.000 tonnes du volume d´importation chaque année, une tendance qui se maintiendra tout au long des 5 prochaines années. L´argent gagné dans la perspective de la baisse de la facture d´importation sera reconverti dans des projets d´investissement au profit du secteur. Henni précise que toutefois l´Algérie n´importera plus de poudre de lait dans cette conjoncture marquée par la chute des cours puisqu´elle dispose d´un stock de sécurité très confortable. Concernant la qualité du lait en sachet vendu sur le marché, l´invité de la radio reconnaît l'existence de lacunes mais avertit que l´Etat va sévir dès qu´il y a fraude. Chaque sachet doit contenir au moins 143 gramme de poudre. En dessous de ce seuil, les contrevenants seront sanctionnés. Rappelons enfin que l´Algérie dispose de 840.000 vaches laitières et de 230.000 vaches bovines modernes. L´Onil est en contact avec 600 collecteurs et en relation avec 20.000 éleveurs.