Le trafic de drogue semble avoir connu une nouvelle dimension après la saisie de la coke sur un narcotrafiquant africain. Après la résine de cannabis, c'est la cocaïne. Cette fois-ci, le mis en cause s'appelle Keita Fanta Madi, il est malien. Ce narcotrafiquant a été condamné à sept ans de prison ferme par le tribunal criminel près la cour d'Alger. Et pour cause, le malfrat a été appréhendé en possession de 29 capsules. Jusque-là, le motif peut paraître peu convaincant. Sauf que les enquêteurs ont découvert que ces capsules contenaient en fait plus de 766 g de drogue dure. Cela change tout et l'histoire prend une autre tournure. Celle d'un scénario hitchcockien. Vérifions. Le 31 mai 2008, à l'aéroport d'Alger, les passagers font le va-et-vient entre l'ambition de la conquête et la désillusion des temps perdus. La chanson est connue et la partition exécutée avec le ronron quotidien. Soudain, les services de sécurité se mettent en mouvement. Ils viennent d'intercepter un passager pas comme les autres. Sa particularité? Le ressortissant malien avait 15 capsules de cocaïne dans sa poche. Et là où le réel dramatique dépasse l'imaginaire cinématographique, c'est quand le monsieur avoue avoir d'autres capsules dans le ventre. C'est du délire, penseriez-vous. Pourtant, un examen médical a montré l'existence desdites capsules dans son estomac. Pour tromper la vigilance des éléments de la sécurité, le mis en cause a indiqué qu'il croyait que le produit qu'il avait dans le ventre était un médicament traditionnel et non pas une drogue. Par ailleurs, plus de 616 kilogrammes de kif traité ont été récupérés dans les wilayas de Tlemcen et M'sila, a indiqué le chef de la Sûreté de la wilaya de Tlemcen. Cela porte le total de la substance prohibée saisie depuis le début de l'année en cours, à plus de 17 tonnes. Ainsi, le feuilleton des saisies est loin de connaître son épilogue à voir l'épisode précédent qui s'est déroulé à la manière d'un véritable polar. Le 9 mai dernier, un citoyen de la ville de Remchi (25 km au nord de Tlemcen) attire l'attention des services de sécurité sur le développement d'une activité inhabituelle: le trafic de drogue. Sitôt alertés, les éléments de la sûreté engagent la chasse aux sorciers du cannabis. Bilan: 326 kg de kif ont été récupérés. L'enquête qui a suivi a mis en lumière la face cachée de l'iceberg: l'existence d'un réseau de trafic de drogue. Pire, la pègre tentaculaire dont les racines remontent à la frontière algéro-marocaine, s'est incrustée dans plusieurs villes du pays: Tlemcen, Oran, Blida, Alger et enfin M'sila. La situation est inquiétante. Une enquête complémentaire a été lancée. Les recherches menèrent les enquêteurs jusqu'à la fourrière de la commune de Sidi Aïssa (wilaya de M'sila). Encore une fois, pas moins de 290 kg de kif traité ont été saisis. Cela s'est produit le 16 mai. La pugnacité des éléments de la sûreté a permis le démantèlement du réseau. Ainsi, cinq personnes ont été arrêtées et trois véhicules récupérés. La quantité de kif récupérée était destinée au commerce interlope vers un pays européen et un pays arabe. Quant aux cinq narcotrafiquants arrêtés, ils seront présentés dimanche prochain devant la justice. On ne le dira jamais assez, le pays fait face à une grande menace, celle de devenir un foyer de prolifération du trafic de drogue.