Depuis une dizaine d'années, les cadres disposant d'un talent particulier n'ont jamais cessé d'être courtisés par les multinationales. Les entreprises nationales, publiques et privées, ne sont pas à l'abri de la fuite des cerveaux vers leurs concurrentes que sont les multinationales. C'est ce qui ressort en substance d'une conférence-débat sur le thème de la gestion des talents, nouvel enjeu du secteur de la finance et des assurances, organisée aujourd'hui à l'hôtel Sofitel par HR Access et IBM. Samir Toumi, general manager de Teamconsulting international, a mis l'accent sur la forte mobilité des talents, y compris ceux exerçant au sein des multinationales. Le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers, Abderrahmane Benkhalfa, a expliqué qu'un grand nombre de cadres financiers avaient effectivement quitté les secteurs des banques et des assurances pour se diriger vers les multinationales. Pour des raisons économiques, les talents sont soumis à une telle sollicitation de la part du secteur des finances. En effet, Samir Toumi explique que les talents sont rares et les cadres savent bien qu'ils n'auront aucun problème pour être recrutés par des concurrents dès qu'ils en expriment la volonté. Les salaires sont aussi parmi les éléments expliquant la mobilité des cadres. S'ils changent si souvent d'employeurs c'est qu'ils espèrent optimiser cette démarche en misant sur les gains financiers à en tirer. Il se pourrait également que l'autre motivation qui génère ce comportement soit celle d'accéder à des postes plus élevés au sein de la hiérarchie. En tout cas, Benkhalfa préconise aux entreprises d'adopter une politique appropriée afin de retenir ces talents qui sont hautement diplômés ou ont de aptitudes particulières dépassant les standards admis dans la profession. Or, la formation n'est pas toujours proposée aux cadres talentueux, y compris dans les sociétés multinationales. Peu de données chiffrées sont disponibles sur le comportement des talents. Il y a eu une seule étude réalisée par le cabinet international Lincoln en 2007 et qui a porté sur 400 cadres des multinationales. Il en ressort que 51% d'entre eux ont exprimé l'envie de changer d'entreprise. C'est dire que le turn over pose un vrai problème aux banques et aux assurances. Toutefois, les responsables des entreprises ne gèrent pas que les cadres mais toute une panoplie de métiers et de profils. Or pour faciliter cette tâche, c'est le progiciel HRa Suite 7 qui leur est proposé par IBM. Selon Nadia Bechraoui, coordinatrice de HR Access pour le Maghreb, quelques banques ont déjà adopté cette méthode. Il s'agit du CPA et de la BNP Paribas. La solution est également adoptée par d'autres sociétés de secteurs divers comme Algérie Télécom, la Seeal et l'Entmv. HR Access ne compte pas s'arrêter là. Son représentant à Alger, Malik Benmaïza, nous a indiqué que des rencontres devraient être programmées à l'avenir pour toucher d'autres domaines d'activité comme celui de l'énergie et des PME afin de leur expliquer les vertus de cette solution leur permettant d'optimiser la gestion des ressources humaines.