Selon la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, la coopération euro-méditerranéenne ne doit pas être otage des problèmes politiques. Rome veut rafraîchir ses relations avec Alger. La secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Stéfania Craxi, qui était en visite officielle à Alger, lundi dernier, a réitéré l'intérêt du gouvernement Berlusconi à renforcer sa relation avec l'Algérie. «Nous voulons des projets concrets avec l'Algérie», a-t- elle déclaré lors d'un point de presse organisé au niveau de l'ambassade d'Italie à Alger. Sachant que le projet de l'Union pour la Méditerranée connaît un blocage actuellement, l'Italie veut relancer le processus de coopération bilatérale. Tout en se référant à la crise financière, la ministre italienne soutient que la coopération est de plus en plus nécessaire entre les pays. La visite de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères intervient une semaine après celle du président de l'Assemblée nationale italienne à Alger. Celle-ci sera suivie par la visite du ministre du Commerce italien qui se rendra avant la fin mai à Alger. Ces visites ont pour but, précise Mme.Craxi, de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et d'accélérer les consultations sur le sommet intergouvernemental algéro-italien qui se tiendra avant la fin de l'année en cours à Alger. «Les visites des membres de gouvernement des deux parties et les réunions tenues périodiquement s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre du Traité d'amitié et de coopération qui lie nos deux pays, lesquelles seront couronnées par la tenue du sommet», a-t- elle souligné, affirmant que l'Italie souhaite entretenir des relations privilégiées avec l'Algérie. Ce sommet était au centre des entretiens tenus entre la responsable italienne, M.Medelci, ministre des Affaires étrangères et M.Messahel ministre délégué chargé des Affaires maghrébines. «Oui, nous avons évoqué la feuille de route établie par le gouvernement algérien», a-t- elle affirmé. Sans donner plus de détail, Mme Craxi a cité entre autres l'immigration clandestine, la question sécuritaire et la coopération économique. Au terme de ce rendez-vous, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi est attendu à Alger. Ce sommet devait avoir lieu, rappelons-le, en 2008 et pour des raisons liées au calendrier politique des deux pays il a été reporté à une date ultérieure. Le premier sommet a eu lieu en 2007 à Rome entre les deux chefs d'Etat. Mme Craxi a invité les responsables et les opérateurs algériens à prendre part au forum économique et de finance qui se déroulera les 20 et 21 juin prochain à Milan. Ce serait, selon elle, une occasion de mûrir la réflexion autour de «projets concrets» communs et de renforcer les échanges et le partenariat entre les opérateurs économiques des deux pays. Elle a d'ailleurs rencontré à cet effet des représentants du patronat algérien, dont Habib Yousfi de la Confédération générale des entreprises algériennes. Revenant sur l'initiative de l'UPM, la secrétaire d'Etat a estimé que la politique ne doit pas stopper les affaires. «Ce serait une erreur capitale de freiner la coopération euro-méditerranéenne en attendant le règlement de la crise israélo-palestinienne», a-t- elle précisé.